Distinction entre yogmaya et mahamaya.

La Personnalité Suprême de Dieu a ordonné à Yoga-māyā de dérouter Ses associés lors de Ses passe-temps et de troubler les démons tels que Kaṁsa. Comme mentionné précédemment, yoga-māyāṁ samādiśat. Pour servir le Seigneur, Yoga-māyā est apparu en même temps que Mahā-māyā. Mahā-māyā se réfère à yayā sammohitaṁ jagat, ce qui signifie « celui qui déconcerte le monde matériel dans son ensemble. » Il est important de comprendre que Yoga-māyā, dans son extension partielle, devient Mahā-māyā et trouble les âmes conditionnées. En d’autres termes, toute la création se divise en deux catégories – transcendantale, ou spirituelle, et matérielle. Yoga-māyā supervise le monde spirituel et, à travers son extension partielle en tant que Mahā-māyā, elle supervise le monde matériel. Le Nārada-pañcarātra indique que Mahā-māyā est une extension partielle de Yoga-māyā. Il précise clairement que la Personnalité Suprême possède une seule puissance, parfois décrite comme Durgā. Le Brahma-saṁhitā déclare : chāyeva yasya bhuvanāni bibharti durgā. Durgā est identique à Yoga-māyā. Lorsqu’on comprend correctement Durgā, on est immédiatement libéré, car Durgā représente la puissance spirituelle, hlādinī-śakti, grâce à laquelle on peut facilement appréhender la Personnalité Suprême de la Divinité. Rādhā kṛṣṇa-praṇaya-vikṛtir hlādinī-śaktir asmād. Cependant, la mahā-māyā-śakti est une couverture de Yoga-māyā, aussi est-elle appelée la puissance de couverture. Grâce à cette puissance, le monde matériel tout entier est déconcerté (yayā sammohitaṁ jagat). En résumé, troubler les âmes conditionnées et libérer les dévots sont deux fonctions attribuées à Yoga-māyā. Le transfert de grossesse de Devakī et le maintien de la mère Yaśodā dans un sommeil profond ont tous deux été réalisés par Yoga-māyā. Mahā-māyā ne peut interférer avec de tels dévots, car ils sont toujours libérés. Toutefois, même si Mahā-māyā ne peut pas contrôler les âmes libérées ou la Personnalité Suprême de la Divinité, elle a égaré Kaṁsa. L’action de Yoga-māyā en se présentant devant Kaṁsa était une action de Mahā-māyā, et non de Yoga-māyā. Yoga-māyā ne peut même pas voir ou toucher des individus aussi corrompus que Kaṁsa. Dans Caṇḍī, dans le Mārkaṇḍeya Purāṇa, au onzième Verset, Mahā-māyā déclare : « Au cours du vingt-huitième yuga de la période de Vaivasvata Manu, je naîtrai en tant que fille de Yaśodā et serai connue sous le nom de Vindhyācala-vāsinī. »
La distinction entre les deux māyās – Yoga-māyā et Mahā-māyā – peut être décrite comme suit. Le rāsa-līlā de Kṛṣṇa avec les gopīs et la confusion des gopīs concernant leurs maris, beaux-pères et autres parents sont des arrangements de Yoga-māyā, où Mahā-māyā n’a aucune influence. Le Bhāgavatam fournit une preuve suffisante en disant clairement : yoga-māyām upāśritaḥ. D’autre part, il existait des asuras dirigés par Śālva et des kṣatriyas comme Duryodhana qui étaient privés de service de dévotion, bien qu’ils aient vu Garuḍa, le porteur de Kṛṣṇa, et la forme universelle, et qui ne pouvaient pas comprendre que Kṛṣṇa était la Personnalité Suprême de la Divinité. Cela constituait également un égarement, mais celui-ci était causé par mahā-māyā. On peut donc conclure que la māyā qui éloigne une personne de la Personnalité Suprême de Dieu est appelée jaḍa-māyā, tandis que la māyā qui agit sur le plan transcendantal est désignée comme yoga-māyā. Lorsque Nanda Mahārāja fut emmené par Varuṇa, il aperçut l’opulence de Kṛṣṇa, mais il pensa néanmoins à Kṛṣṇa comme à son fils. De tels sentiments d’amour parental dans le monde spirituel relèvent de Yoga-māyā, et non de jaḍa-māyā ou de mahā-māyā. C’est l’avis de Śrīla Viśvanātha Cakravartī Ṭhākura.

Source : A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada (édition 2014), « Srimad Bhagavatam », Dixième Cantique, Verset 01 – Notes additionnelles

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