Aucune création matérielle ne peut avoir lieu sans la supervision du Seigneur.
Toutes les créations matérielles évoluent du subtil au grossier. L’ensemble de l’univers s’est développé de cette façon. Du ciel est née la sensation du toucher, résultant de l’interaction du temps éternel, de l’énergie externe et du regard de la Personnalité de la Divinité. Cette sensation tactile a vu le jour dans l’air céleste. De la même manière, le reste de la matière brute s’est formé du subtil au grossier : le son a émergé dans le ciel, le toucher dans l’air, la forme dans le feu, le goût dans l’eau et l’odorat dans la terre. L’air puissant, en interaction avec le ciel, a engendré la perception sensorielle de la forme, qui s’est transformée en électricité, cette lumière permettant de voir le monde. Lorsque l’électricité a augmenté dans l’air et a été perçue par le Suprême, la création de l’eau et du goût a eu lieu, grâce à la combinaison du temps éternel et de l’énergie externe. Ensuite, l’eau produite par l’électricité a été reconsidérée par la Personnalité Suprême de la Divinité et, associée au temps éternel et à l’énergie externe, a été convertie en terre, caractérisée principalement par son parfum. Les descriptions des éléments physiques ci-dessus montrent qu’à chaque étape, le regard du Suprême est indispensable, tout comme les autres ajouts et transformations. Dans chaque changement, la touche finale provient du regard du Seigneur, agissant tel un peintre qui mélange des couleurs pour obtenir une teinte spécifique. En combinant un élément avec un autre, on accroît le nombre de ses caractéristiques. Par exemple, le ciel est la source de l’air. Le ciel possède une seule caractéristique : le son. Cependant, c’est grâce à l’interaction entre le ciel et le regard du Seigneur, en lien avec le temps éternel et la nature environnante, que l’air est créé, possédant ainsi deux caractéristiques : le son et le toucher. De même, après la formation de l’air, l’interaction entre le ciel et l’air, influencée par le temps et l’énergie externe du Seigneur, engendre l’électricité. Par la suite, l’interaction de l’électricité avec l’air et le ciel, combinée avec le temps, l’énergie externe et le regard du Seigneur, conduit à la création de l’eau. Au stade final du ciel, nous trouvons une caractéristique, le son ; dans l’air, il y a deux caractéristiques, le son et le toucher ; dans l’électricité, trois caractéristiques : le son, le toucher et la forme ; dans l’eau, quatre caractéristiques : le son, le toucher, la forme et le goût ; et au niveau culminant du développement physique, la terre présente cinq caractéristiques : le son, le toucher, la forme, le goût et l’odorat. Bien qu’il s’agisse de mélanges de matériaux différents, ces combinaisons ne se font pas automatiquement, tout comme un mélange de couleurs nécessite l’intervention d’un peintre. Le processus automatique est en réalité activé par l’intervention divine du Seigneur. La conscience vivante est le facteur ultime de tous les changements physiques. Ce concept est mentionné dans la Bhagavad-gita (9.10) comme suit : mayadhyaksena prakrtih suyate sa-caracaram hetunanena kaunteya jagad viparivartate. En conclusion, bien que les éléments physiques puissent sembler opérer de manière surprenante pour un œil non averti, leur fonctionnement se déroule en réalité sous la supervision du Seigneur. Ceux qui se limitent à observer les changements dans les éléments physiques sans percevoir les mains cachées du Seigneur derrière ces phénomènes sont sans aucun doute des personnes moins intelligentes, même s’ils se considèrent comme de grands scientifiques de la matière.
Source : A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada (édition 2014), « Srimad Bhagavatam », Troisième Canto, Chapitre 5 – Textes 33 à 36