
Śrīmad-Bhāgvatam – Canto 3
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Le temps est si pressant que, au fil des instants, tout ce qui existe dans ce monde matériel se dégrade ou disparaît.
Il n’est pas juste d’affirmer que la philosophie Sankhya est un système philosophique inédit introduit par Kapila, tout comme certains philosophes matérialistes avancent de nouvelles théories pour remplacer celles d’autres penseurs. Dans le domaine matériel, chaque individu, surtout le spéculateur intellectuel, aspire à se distinguer des autres. Le champ d’action de ces spéculateurs est l’esprit ; les façons d’animer l’esprit sont infinies. Cela permet la formulation d’un nombre incalculable de théories. Toutefois, la philosophie Sankhya ne repose pas sur la spéculation mentale. Elle est objective, bien qu’elle ait perdu de sa pureté à l’époque de Kapila. Avec le temps, un type particulier de connaissance peut être altéré ou oublié ; c’est la réalité de ce monde matériel. Une affirmation semblable se trouve dans la Bhagavad-gita, où le Seigneur Krishna déclare : « Avec le temps, le système du yoga a disparu ». Cette connaissance a été transmise à travers la parampara, à travers une succession de disciples, mais le passage du temps l’a dégradée. L’impermanence est si puissante qu’avec le temps, tout ce qui appartient à ce monde matériel se détériore ou se perd. Le système de yoga de la Bhagavad-gita avait déjà disparu avant la rencontre entre Krishna et Arjuna. C’est pourquoi Krishna a de nouveau présenté le même ancien système de yoga à Arjuna, qui a pu saisir la Bhagavad-gita. De même, Kapila souligne que sa philosophie Sankhya n’a pas véritablement été introduite par lui ; elle existait déjà, mais a été mystérieusement perdue avec le temps, et il s’est donc levé pour la réintroduire. Telle est la vocation de l’incarnation divine. « Yada yada hi dharmasya glanir bhavati bharata ». Dharma désigne la véritable occupation de l’être vivant. Lorsqu’il y a un écart dans cette occupation éternelle, le Seigneur apparaît pour restaurer la véritable vocation de la vie. Tout système religieux qui n’est pas en accord avec le service de dévotion est considéré comme adharma-samsthapana. Lorsque les individus oublient leur relation éternelle avec Dieu et s’engagent dans des activités autres que le service de dévotion, leur dévouement est qualifié d’irréligion. La philosophie Sankhya explique comment se libérer de la condition misérable de la vie matérielle, et c’est le Seigneur lui-même qui présente ce système sublime.
Source : A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada (édition 2014), « Srimad Bhagavatam », Troisième Canto, Chapitre 24 – Texte 37
Comment l’univers a-t-il été peuplé ?
La fonction de Brahma est celle qui porte la plus grande responsabilité dans l’univers, attribuée à l’entité la plus parfaite. Parfois, la Personnalité Suprême de la Divinité doit prendre le rôle de Brahma en l’absence d’autres êtres appropriés pour l’assumer. Dans le monde matériel, Brahma incarne pleinement la Personnalité Suprême de la Divinité, et il émet le son transcendantal, pranava. Il est par conséquent doté de nombreuses énergies, desquelles émergent tous les demi-dieux tels qu’Indra, Candra et Varuna. Sa valeur transcendantale ne doit pas être sous-estimée, même si son intérêt pour sa propre fille peut sembler problématique. Ce comportement de Brahma a sa raison d’être et ne doit pas être interprété comme celui d’un être ordinaire. Balavan indriya-gramo vidvamsam api karsati (Bhag. 9.19.17). Cela suggère que les sens sont si puissants qu’ils peuvent égarer même les plus sages. Il est donc conseillé de ne pas se confiner dans l’isolement, même au sein de la famille, que ce soit avec la mère, la sœur ou la fille. Vidvamsam api karsati souligne que même les plus sages peuvent succomber aux désirs sensuels. Maitreya a hésité à aborder la situation anormale de Brahma s’intéressant à sa propre fille, mais a jugé important de la mentionner, car de tels incidents peuvent survenir, même si Brahma est un être primordial et sage. Si Brahma a pu être victime d’une pulsion, que peut-on dire des autres sujets à de telles faiblesses ? Cette immoralité exceptionnelle de Brahma aurait eu lieu dans un kalpa particulier, mais pas dans celui où il a reçu les quatre versets essentiels du Srimad-Bhagavatam, car le Seigneur l’a béni en lui affirmant qu’il ne serait jamais confondu dans aucun kalpa. Cela implique qu’il aurait pu connaître une telle sensualité avant d’entendre le Bhagavatam, mais après l’avoir reçu du Seigneur, aucune possibilité de tels échecs ne subsistait. Il est crucial de réfléchir sérieusement à cet incident. Les êtres humains étant sociaux, leur relation sans limites avec le sexe opposé peut mener à la perte. Cette liberté sociale, en particulier chez les jeunes, représente un obstacle majeur au progrès spirituel. L’esclavage matériel découle de l’esclavage sexuel, d’où l’importance de réglementer les relations entre hommes et femmes. Maitreya a cité Brahma comme exemple pour nous mettre en garde contre ce danger. Les sages comme Marici ne se sont pas trompés en protestant contre les actes de son père glorieux, ils comprenaient que derrière chaque erreur de son père se cachait un but plus grand, car une personnalité de ce niveau ne commet pas d’erreurs sans raison. Il se pourrait que Brahma ait voulu mettre en garde ses subordonnés contre les faiblesses humaines dans leurs relations avec les femmes, un danger pour ceux cherchant à se réaliser. Par conséquent, même lorsqu’elles se trompent, les grandes personnalités comme Brahma ne doivent pas être sous-estimées, et les sages comme Marici ne pouvaient se permettre de mépriser son comportement étonnant. La position de Brahma est la plus élevée dans l’univers, et on croit qu’il existe de nombreux Brahmas et univers au-delà du nôtre. Celui qui occupe ce rôle doit avoir un comportement exemplaire, car Brahma est un modèle pour toutes les entités vivantes. Brahma, l’entité la plus pieuse et spirituellement élevée, est placé aux côtés de la Personnalité de la Divinité. La quête de relations sexuelles est si puissante que Brahma n’a pu renoncer à son intention, malgré les supplications de ses fils comme Marici. Ainsi, ses grands fils ont prié le Seigneur Suprême pour le bon sens de Brahma. C’est uniquement par la grâce du Seigneur que l’on peut échapper à la séduction des désirs matériels. Le Seigneur protège les dévots engagés dans Son service d’amour, et par Sa miséricorde, Il pardonne les chutes accidentelles. C’est pourquoi les sages comme Marici ont prié le Seigneur pour leur accorder sa compassion, leurs prières ayant été exaucées. La meilleure façon d’expier ses péchés est de renoncer à son corps, comme l’a démontré Brahma. Bien que Brahma vive exceptionnellement longtemps, il dut renoncer à son corps à cause d’un grave péché, même s’il n’en avait envisagé que mentalement. Cela sert de leçon aux entités vivantes, illustrant combien il est pécheur de se livrer sans retenue à la vie sexuelle. L’obsession même est un péché, et pour réparer de tels actes, il est nécessaire de renoncer au corps. En d’autres termes, la durée de la vie, les bénédictions, l’opulence, etc., se voient réduites par des actes pécheurs, et le plus dangereux parmi eux est la sexualité débridée. L’ignorance conduit à une vie de péché, et cette vie est la source même de l’ignorance. L’ignorance est caractérisée par une obscurité qui recouvre l’univers, et seul le soleil peut la dissiper. Ceux qui cherchent refuge auprès du Seigneur, lumière éternelle, n’ont pas à craindre d’être noyés dans les ténèbres de l’ignorance. Tout comme le feu consume tout ce qui est pur, la grâce du Seigneur permet à la puissance de Brahma de perdre leur attrait pour le péché. Les Védas, source de toute connaissance, ont été révélés à Brahma par la miséricorde de la Personnalité Suprême de la Divinité, alors qu’il réfléchissait à la création du monde matériel. Brahma possède des pouvoirs en raison de sa dévotion au Seigneur et est toujours prêt à pardonner à son fidèle en cas d’écart accidentel de la voie noble du service de dévotion. Le Srimad-Bhagavatam (11.5.42) affirme que « celui qui est pleinement engagé dans le service d’amour du Seigneur et qui cherche refuge à Ses pieds de lotus est très aimé par la Personnalité de la Divinité, qui, étant dans Son cœur, pardonne tous les péchés commis accidentellement ». Personne ne s’attendrait à ce qu’une personnalité de la stature de Brahma envisage des relations sexuelles avec sa fille. L’exemple de Brahma montre que le pouvoir de la nature matérielle peut influencer tout le monde, y compris Brahma. Son salut par la grâce du Seigneur s’est accompagné d’une légère punition, mais grâce à cette grâce, il a conservé son statut de grand Brahma. Dans son corps précédent, qui était transcendantal, l’affection pour la sexualité était prohibée, et il dut accepter un nouveau corps pour pouvoir établir de telles relations. Ainsi, il s’engagea dans la création et son ancien corps se transforma en brume. Ô fils des Kurus, lorsque Brahma remarqua que la population n’augmentait pas suffisamment malgré la présence de sages puissants, il se mit à réfléchir à la manière d’y remédier. Il se demanda : « Il est étonnant que, même dispersée, la population de l’univers soit insuffisante. Cela doit être dû au destin. » Absorbé dans la contemplation d’un pouvoir surnaturel, deux autres formes émergèrent de son corps. Ces deux formes sont toujours reconnues comme faisant partie du corps de Brahma. De sa forme, deux corps sont nés : l’un avec une moustache et l’autre avec des seins proéminents. Nul ne peut expliquer l’origine de ces manifestations, qui sont connues sous le nom de kayam, sans indication sur leur lien en tant que fils de Brahma. Les deux corps nouvellement formés furent unis dans une relation sexuelle. De cette union, celui qui prit la forme masculine est connu sous le nom de Manu, appelé Svayambhuva, tandis que la femme est appelée Satarupa, la reine de Manu. Par la suite, grâce à cette vie sexuelle, la population augmenta progressivement. Ô fils de Bharata, au fil du temps, Manu engendra cinq enfants avec Satarupa : deux fils, Priyavrata et Uttanapada, et trois filles, Akuti, Devahuti et Prasuti. Le père, Manu, donna sa première fille, Akuti, au sage Ruci, la seconde, Devahuti, au sage Kardama, et la plus jeune, Prasuti, à Daksa. C’est ainsi que le monde fut populé. Brahma est donc connu comme le grand-père de tous, et la Personnalité de la Divinité, en tant que père de Brahma, est considérée comme l’arrière-grand-père de tous les êtres vivants. Cela est confirmé dans la Bhagavad-gita (11.39) : « Tu es le Seigneur de l’air, la justice suprême Yama, le feu et le Seigneur des pluies. Tu es la lune et l’arrière-grand-père. C’est pourquoi je t’offre ma respectueuse obéissance encore et encore »
Source : A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada (édition 2014), « Srimad Bhagavatam », troisième chant, chapitre 12 – textes 28 à 30, 32 à 34, 48 à 57.
Le temps et l’espace.
La description atomique du Srimad-Bhagavatam est presque identique aux concepts de la science moderne de l’atomisme. Dans cette science contemporaine, l’atome est considéré comme la plus petite particule indivisible constituant l’univers. Le Srimad-Bhagavatam représente l’intégralité des enseignements relatifs à la connaissance, y compris la théorie de l’atomisme. L’atome est la dimension subtile et infinitésimale du temps éternel. Les atomes constituent l’état ultime de l’univers manifesté. Lorsqu’ils conservent leur forme sans s’agréger en corps distincts, on les désigne sous le terme d’unicité illimitée. Bien qu’il existe différentes structures dans les formes physiques, les atomes eux-mêmes constituent la manifestation complète. Le temps peut être mesuré en observant le mouvement de la combinaison atomique des corps. Le temps est le pouvoir de la toute-puissante Personnalité de la Divinité, Hari, qui régit tous les mouvements physiques tout en restant imperceptible dans le monde matériel. Le temps et l’espace sont des concepts interconnectés. Le temps est mesuré en termes de couverture d’un certain espace d’atomes. Le temps standard est basé sur le mouvement du soleil. Le temps que met le soleil à passer au-dessus d’un atome est qualifié de temps atomique. Le temps, à plus grande échelle, englobe l’existence entière de la manifestation non duelle. Les planètes orbitent en recouvrant l’espace, lequel est également quantifié en atomes. Chaque planète possède son orbite spécifique, dans laquelle elle se déplace sans déviation, tout comme le soleil suit son parcours. Le calcul global du temps de la création, du maintien et de la destruction, mesuré par le mouvement des systèmes planétaires jusqu’à la fin de la création, est connu sous le nom de kala suprême. La division du temps brut s’effectue ainsi : deux atomes forment un atome double, et trois atomes doubles donnent un hexatome ou trasarenu. Ce trasarenu devient visible à travers la lumière du soleil pénétrant par les mailles d’une moustiquaire. On peut observer clairement que le trasarenu s’élève vers le ciel. La durée requise pour l’intégration de trois trasarenus est appelée truti, et cent trutis forment un vedha. Trois vedhas constituent une lave. On estime que si une seconde est divisée en 1687,5 parties, chaque segment correspond à la durée d’un truti, soit le temps nécessaire pour intégrer dix-huit particules atomiques. La combinaison d’atomes en différentes corps permet de quantifier le temps matériel. Le soleil est le point de référence pour le calcul de toutes les durées. La durée de trois lavas équivaut à un nimesa, l’assemblage de trois nimesas forme un ksana, cinq ksanas combinés donnent un kastha, et quinze kasthas constituent un laghu.
Par calcul, on constate qu’un laghu équivaut à deux minutes. Le calcul atomique du temps en termes de sagesse védique peut être converti en temps présent grâce à cette compréhension. Quinze laghus forment un nadika, également appelé danda. Deux dandas font un muhurta, et six ou sept dandas font un quart de jour ou de nuit, selon le calcul humain. Le pot de mesure d’un nadika, ou danda, peut être préparé à l’aide d’un pot de cuivre pesant six pala [quatorze onces], dans lequel un trou est percé avec une sonde en or pesant quatre masa et mesurant quatre doigts de long. Lorsque le pot est placé sur de l’eau, le temps qui s’écoule avant que l’eau ne déborde dans le pot est appelé un danda. Il est conseillé ici que le trou dans le pot de mesure en cuivre soit fait avec une sonde ne pesant pas plus de quatre masa et ne mesurant pas plus de quatre doigts de long. Cela permet de régler le diamètre du trou. Le pot est immergé dans l’eau et le temps de débordement est appelé danda. C’est une autre façon de mesurer la durée d’un danda, tout comme on mesure le temps avec du sable dans un verre. Il semble qu’à l’époque de la civilisation védique, les connaissances en physique, en chimie et en mathématiques supérieures ne manquaient pas. Les mesures étaient calculées de différentes manières, aussi simples que possible. On calcule qu’il y a quatre praharas, également appelés yamas, dans la journée et quatre dans la nuit de l’être humain. De même, quinze jours et nuits constituent une quinzaine, et il y a deux quinzaines, blanche et noire, dans un mois. L’ensemble des deux quinzaines constitue un mois, et cette période correspond à un jour et une nuit complets pour les planètes Pita. Deux de ces mois constituent une saison, et six mois représentent un mouvement complet du soleil du sud au nord. Deux mouvements solaires font un jour et une nuit pour les demi-dieux, et cette combinaison de jour et de nuit correspond à une année civile complète pour l’être humain. L’être humain a une durée de vie de cent ans. Les étoiles, les planètes, les corps célestes et les atomes influents de tout l’univers tournent dans leurs orbites respectives sous la direction du Suprême, représenté par l’éternel kala. Dans la Brahma-samhita, il est dit que le soleil est l’œil du Suprême et qu’il tourne dans son orbite temporelle particulière. De même, du soleil à l’atome, tous les corps sont sous l’influence du kala-cakra, ou orbite du temps éternel, et chacun d’entre eux a une durée orbitale programmée d’un samvatsara. Les sujets de physique, de chimie, de mathématiques, d’astronomie, de temps et d’espace traités dans les versets ci-dessus du Srimad-Bhagavatam sont certainement très intéressants pour les étudiants en la matière, mais en ce qui nous concerne, nous ne pouvons pas les expliquer de manière très approfondie en termes de connaissances techniques. Le sujet est résumé par l’affirmation qu’au-dessus de toutes les différentes branches de la connaissance se trouve le contrôle suprême de kala, la représentation plénière de la Personnalité Suprême de la Divinité. Rien n’existe sans Lui, et par conséquent, tout, aussi merveilleux que cela puisse paraître à nos maigres connaissances, n’est que l’œuvre de la baguette magique du Seigneur Suprême. En ce qui concerne le temps, nous vous prions de trouver ci-dessous tableau des temps en termes d’horloge moderne :
Un truti – 8.13.500 secondes
Un vedha – 8.135 secondes
Une lave – 8.45 secondes
Une nimesa – 8.15 secondes
Une ksana – 8.5 secondes
Un kastha – 8 secondes
Un laghu – 2 minutes
Un danda – 30 minutes
Un prahara – 3 heures
Un jour – 12 heures
Une nuit – 12 heures
Un paksa – 15 jours
Deux paksas comprennent un mois, et douze mois comprennent une année civile, ou une orbite complète du soleil.
Un être humain est censé vivre jusqu’à cent ans. C’est la façon dont la mesure de contrôle du temps éternel est appliquée. La Brahma-samhita (5.52) affirme ce contrôle de la manière suivante :
yac-caksur esa savita sakala-grahanam raja samasta-sura-murtir asesa-tejah yasyajnaya bhramati sambhrta-kala-cakro govindam adi-purusam tam aham bhajami »
Je vénère Govinda, le Seigneur primordial, la Personnalité Suprême de la Divinité, sous le contrôle duquel même le soleil, qui est considéré comme l’œil du Seigneur, tourne dans l’orbite fixe du temps éternel. Le soleil est le roi de tous les systèmes planétaires et possède une puissance illimitée en matière de chaleur et de lumière. »
Source : A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada (édition 2014), « Srimad Bhagavatam », Troisième Canto, Chapitre 11 – Texte 1-14
Aucune création matérielle ne peut avoir lieu sans la supervision du Seigneur.
Toutes les créations matérielles évoluent du subtil au grossier. L’ensemble de l’univers s’est développé de cette façon. Du ciel est née la sensation du toucher, résultant de l’interaction du temps éternel, de l’énergie externe et du regard de la Personnalité de la Divinité. Cette sensation tactile a vu le jour dans l’air céleste. De la même manière, le reste de la matière brute s’est formé du subtil au grossier : le son a émergé dans le ciel, le toucher dans l’air, la forme dans le feu, le goût dans l’eau et l’odorat dans la terre. L’air puissant, en interaction avec le ciel, a engendré la perception sensorielle de la forme, qui s’est transformée en électricité, cette lumière permettant de voir le monde. Lorsque l’électricité a augmenté dans l’air et a été perçue par le Suprême, la création de l’eau et du goût a eu lieu, grâce à la combinaison du temps éternel et de l’énergie externe. Ensuite, l’eau produite par l’électricité a été reconsidérée par la Personnalité Suprême de la Divinité et, associée au temps éternel et à l’énergie externe, a été convertie en terre, caractérisée principalement par son parfum. Les descriptions des éléments physiques ci-dessus montrent qu’à chaque étape, le regard du Suprême est indispensable, tout comme les autres ajouts et transformations. Dans chaque changement, la touche finale provient du regard du Seigneur, agissant tel un peintre qui mélange des couleurs pour obtenir une teinte spécifique. En combinant un élément avec un autre, on accroît le nombre de ses caractéristiques. Par exemple, le ciel est la source de l’air. Le ciel possède une seule caractéristique : le son. Cependant, c’est grâce à l’interaction entre le ciel et le regard du Seigneur, en lien avec le temps éternel et la nature environnante, que l’air est créé, possédant ainsi deux caractéristiques : le son et le toucher. De même, après la formation de l’air, l’interaction entre le ciel et l’air, influencée par le temps et l’énergie externe du Seigneur, engendre l’électricité. Par la suite, l’interaction de l’électricité avec l’air et le ciel, combinée avec le temps, l’énergie externe et le regard du Seigneur, conduit à la création de l’eau. Au stade final du ciel, nous trouvons une caractéristique, le son ; dans l’air, il y a deux caractéristiques, le son et le toucher ; dans l’électricité, trois caractéristiques : le son, le toucher et la forme ; dans l’eau, quatre caractéristiques : le son, le toucher, la forme et le goût ; et au niveau culminant du développement physique, la terre présente cinq caractéristiques : le son, le toucher, la forme, le goût et l’odorat. Bien qu’il s’agisse de mélanges de matériaux différents, ces combinaisons ne se font pas automatiquement, tout comme un mélange de couleurs nécessite l’intervention d’un peintre. Le processus automatique est en réalité activé par l’intervention divine du Seigneur. La conscience vivante est le facteur ultime de tous les changements physiques. Ce concept est mentionné dans la Bhagavad-gita (9.10) comme suit : mayadhyaksena prakrtih suyate sa-caracaram hetunanena kaunteya jagad viparivartate. En conclusion, bien que les éléments physiques puissent sembler opérer de manière surprenante pour un œil non averti, leur fonctionnement se déroule en réalité sous la supervision du Seigneur. Ceux qui se limitent à observer les changements dans les éléments physiques sans percevoir les mains cachées du Seigneur derrière ces phénomènes sont sans aucun doute des personnes moins intelligentes, même s’ils se considèrent comme de grands scientifiques de la matière.
Source : A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada (édition 2014), « Srimad Bhagavatam », Troisième Canto, Chapitre 5 – Textes 33 à 36
Le Seigneur ne crée pas le monde matériel pour sa propre satisfaction.
Le Seigneur Krishna est la Personnalité Originelle de la Divinité, à partir de laquelle émanent trois incarnations créatrices appelées purusa-avataras : Karanarnavasayi Vishnu, Garbhodakasayi Vishnu et Ksirodakasayi Vishnu. L’ensemble de la création matérielle est orchestré par ces trois purusas à travers des étapes successives, sous l’énergie extérieure du Seigneur. Ainsi, la nature matérielle est régie par Lui. Penser que la nature matérielle est autonome est aussi illogique que d’essayer d’obtenir du lait des pampilles suspendues au cou de certaines chèvres. Le Seigneur est indépendant et sans désirs ; il ne crée pas le monde matériel pour sa propre satisfaction, contrairement à nos arrangements domestiques destinés à satisfaire nos besoins matériels. En vérité, le monde matériel est créé pour l’illusion de jouissance des âmes conditionnées, qui se sont rebellées contre le service transcendantal du Seigneur depuis toujours. Cependant, les univers matériels sont complets en eux-mêmes et ne souffrent d’aucune pénurie pour leur maintien. En raison d’une vision limitée, les matérialistes s’inquiètent de l’augmentation apparente de la population sur terre. Pourtant, chaque fois qu’un être vivant vient au monde, sa subsistance est immédiatement garantie par le Seigneur. Les autres formes de vie, qui dépassent en nombre la société humaine, ne souffrent jamais de famine. Seule la société humaine se préoccupe des problèmes alimentaires et, pour dissimuler son inefficacité, évoque une croissance démographique excessive. S’il y a pénurie dans le monde, c’est celle de la conscience de Dieu ; sinon, par la grâce du Seigneur, il n’y a pas de manque de quoi que ce soit.
Source : A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada (édition 2014), « Srimad Bhagavatam », Troisième Canto, Chapitre 5 – Texte 5
Durée de la vie sur d’autres planètes.
La dissolution partielle de l’univers qui se produit à la fin d’un jour de Brahma n’affecte pas tous les systèmes planétaires. Les planètes des entités vivantes très savantes, comme les sages Sanaka et Bhrgu, ne subissent pas les effets des dissolutions millénaires. Chaque planète est différente et est régie par un kala-cakra différent, c’est-à-dire un cycle temporel éternel. Le temps terrestre ne s’applique pas aux planètes supérieures. Les quatre millénaires sont connus sous le nom de Satya, Treta, Dvapara et Kali yugas. En additionnant leurs années, on obtient un total équivalent à douze mille années de demi-dieux. Une année de ces demi-dieux représente 360 années humaines. Comme nous l’expliquerons dans les versets suivants, les douze mille années des demi-dieux, y compris les périodes de transition appelées yuga-sandhyas, comprennent les quatre millénaires mentionnés ci-dessus. Le total de ces millénaires s’élève donc à 4 320 000 ans. La durée du Satya-yuga est de 4 800 années-démiurges ; le Treta-yuga dure 3 600 ans ; le Dvapara-yuga, 2 400 ans ; et le Kali-yuga a une durée de 1 200 années-démiurges. Comme nous l’avons déjà indiqué, une année des demi-dieux équivaut à 360 années humaines. Par conséquent, la durée du Satya-yuga est égale à 4 800 x 360, soit 1 728 000 ans. La durée du Treta-yuga est de 3 600 x 360, soit 1 296 000 ans. Le Dvapara-yuga correspond à 2 400 x 360, soit 864 000 ans. Enfin, le Kali-yuga se traduit par 1 200 x 360, soit 432 000 ans. Les périodes de transition, qui durent généralement quelques centaines d’années, sont appelées yuga-sandhyas, c’est-à-dire des conjonctions de deux millénaires, selon les astronomes experts. Au cours de ces périodes, toutes sortes d’activités religieuses sont pratiquées. Au cours du millénaire Satya, l’exécution complète des principes religieux prévalait. Progressivement, ces principes ont décliné, avec une part de religion et trois parts d’irréligion au cours des millénaires suivants. C’est pourquoi les gens de cette époque ne sont pas très heureux. En dehors des trois systèmes planétaires, Svarga, Martya et Patala, les quatre yugas multipliés par mille constituent une journée sur la planète de Brahma. Une période similaire correspond à une nuit de Brahma, au cours de laquelle le créateur de l’univers s’endort. Lorsque Brahma s’endort pendant sa nuit, les trois systèmes planétaires situés sous Brahmaloka sont tous submergés dans l’eau de la dévastation. Dans son sommeil, Brahma rêve de Garbhodakasayi Vishnu et reçoit des instructions du Seigneur pour la réhabilitation de la zone dévastée de l’espace. Après la fin de la nuit de Brahma, la création des trois mondes recommence pendant le jour de Brahma, et ils continuent d’exister pendant les durées de vie de quatorze Manus consécutifs, ou pères de l’humanité. À la fin de la vie de chaque Manu, il y a également des dissolutions plus courtes. La durée de vie d’un Manu comprend soixante et onze séries de quatre millénaires, comme le décrit le Vishnu Purana. La durée de vie d’un Manu est d’environ 852 000 ans selon le calcul des demi-dieux ou, selon le calcul des êtres humains, de 306 720 000 ans. Après la dissolution de chaque Manu, le Manu suivant vient dans l’ordre, avec ses descendants, qui règnent sur les différentes planètes ; mais les sept célèbres sages, les demi-dieux comme Indra et leurs disciples, tels que les Gandharvas, apparaissent tous en même temps que Manu. Il y a quatorze Manus dans une journée de Brahma, et chacun d’entre eux a des descendants différents. Dans la création, pendant le jour de Brahma, les trois systèmes planétaires – Svarga, Martya et Patala – tournent, et les habitants, y compris les animaux inférieurs, les êtres humains, les demi-dieux et les Pitas, apparaissent et disparaissent en fonction de leurs activités dans le monde matériel. À chaque changement de Manu, la Personnalité Suprême de la Divinité se manifeste par Sa puissance intérieure dans différentes incarnations, telles que Manu et d’autres, maintenant ainsi l’univers par Sa puissance révélée. À la fin de la journée, la dissolution des trois mondes est provoquée par l’incarnation des ténèbres, Rudra, symbolisée par le feu du temps éternel qui brûle sur les trois mondes. Ces mondes sont connus sous les noms de Bhuh, Bhuvah et Svah (Patala, Martya et Svarga). Au cours de cette dissolution, les innombrables entités vivantes fusionnent, ce qui ressemble à la tombé de rideau de la mise en scène de l’énergie du Seigneur Suprême, et ainsi tout devient silencieux. Il est entendu que l’éclat du soleil et de la lune disparaît de la sphère des trois mondes, mais le soleil et la lune eux-mêmes ne disparaissent pas. Ils apparaissent dans la partie restante de l’univers, qui se trouve au-delà de la sphère des trois mondes. La partie en cours de dissolution reste sans rayons de soleil ni lueurs de lune. Tout reste sombre et plein d’eau, et il y a des vents incessants. La dévastation s’ensuit à cause du feu qui jaillit de la bouche de Sankarsana. De grands sages comme Bhrgu et d’autres habitants de Maharloka sont transportés à Janaloka, affligés par la chaleur du feu ardent qui consume les trois mondes inférieurs. On dit que le feu ardent de la bouche de Sankarsana fait des ravages pendant cent années de demi-dieu, ce qui équivaut à 36 000 années humaines. Puis, pendant 36 000 ans encore, des torrents de pluie sont produits, accompagnés de vents violents et de vagues, faisant déborder les mers et les océans. Telles sont les réactions des mondes. Les gens oublient ces dévastations et se réjouissent des progrès matériels de la civilisation. C’est ce que l’on appelle maya, ou « ce qui n’est pas ». Chaque être vivant vit cent ans selon les temps correspondants sur différentes planètes pour différentes entités. Ces cent ans de vie ne sont pas égaux pour tous. La plus longue durée de cent ans est celle de Brahma, qui, malgré son existence prolongée, succombe lui aussi au passage du temps. Brahma craint sa mort et, par conséquent, accomplit le service de dévotion au Seigneur, cherchant à se libérer des griffes de l’énergie illusoire. Les animaux, bien sûr, ne possèdent pas le sens des responsabilités, mais même les êtres humains, qui ont développé une telle conscience, gaspillent leur temps précieux sans s’engager dans le service de dévotion au Seigneur ; ils vivent dans la joie, sans crainte de la mort imminente. Telle est la folie de la société humaine. Le fou n’a aucune responsabilité dans la vie. De même, un être humain qui ne cultive pas le sens des responsabilités avant de mourir n’est pas différent du fou qui cherche à jouir de la vie matérielle sans se soucier de l’avenir. Il est essentiel que chaque être humain prenne ses responsabilités en se préparant à la vie suivante, même si son existence est aussi longue que celle de Brahma, le plus grand de tous les êtres vivants de l’univers.
Source : A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada (édition 2014), « Srimad Bhagavatam », Troisième Canto, Chapitre 11 – Texte 16-33
Description détaillée de l’univers.
Cet univers, ou le ciel universel que nous pouvons visualiser avec ses innombrables planètes, a la forme d’un œuf. Tout comme un œuf est recouvert d’une coquille, l’univers est également enveloppé de plusieurs couches. La première couche est l’eau, la suivante est le feu, puis l’air, ensuite le ciel, et la dernière couche qui le soutient est le pradhana. À l’intérieur de cet univers en forme d’œuf se trouve la forme universelle du Seigneur sous la forme du virat-purusa. Toutes les différentes situations planétaires sont considérées comme des parties de Son corps. Cela est déjà expliqué au début du Srimad-Bhagavatam, Deuxième Chant. On considère que les systèmes planétaires constituent différentes parties corporelles de cette forme universelle du Seigneur. À ceux qui ne peuvent pas se consacrer directement à l’adoration de la forme transcendantale du Seigneur, il est conseillé de méditer sur cette forme universelle et de l’adorer. Le système planétaire le plus bas, Patala, est considéré comme le pied du Seigneur Suprême, tandis que la terre est considérée comme Son ventre. Brahmaloka, ou le système planétaire le plus élevé où vit Brahma, est considéré comme la tête du Seigneur. Ce virat-purusa est considéré comme une incarnation du Seigneur. La forme originelle du Seigneur est Krishna, comme confirmé dans le Brahma-samhita : adi-purusa. Le virat-purusa est également purusa, mais il n’est pas adi-purusa. L’adi-purusa est Krishna. Isvarah paramah Krishnah sac-cid-ananda-vigrahah. anadir adir govindah. Dans la Bhagavadgita, Krishna est également considéré comme l’adi-purusa, l’original. Krishna dit : « Personne n’est plus grand que moi ». Il existe d’innombrables expansions du Seigneur, et toutes sont des purusas, ou des jouisseurs, mais ni le virat-purusa, ni les purusa-avataras – Karanodakasayi Vishnu, Garbhodakasayi Vishnu et Ksirodakasayi Vishnu – ni aucune des nombreuses autres expansions, n’est l’original. Dans chaque univers, il y a Garbhodakasayi Vishnu, le viratpurusa et Ksirodakasayi Vishnu. La manifestation active du virat-purusa est décrite ici. Les personnes dont le niveau de compréhension de la Personne Suprême de la Divinité est moins élevé peuvent visualiser la forme universelle du Seigneur, comme le suggère le Bhagavatam. Ici sont calculées les dimensions de l’univers, dont l’enveloppe extérieure est constituée de couches d’eau, d’air, de feu, de ciel, d’ego et de mahat-tattva ; chaque couche est dix fois plus grande que la précédente. L’espace dans le vide de l’univers ne peut être mesuré par aucun scientifique humain, ni par personne d’autre, et au-delà de ce vide, il y a sept couches supplémentaires, chacune dix fois plus grande que la précédente. La couche d’eau est dix fois plus grande que le diamètre de l’univers, et la couche de feu est dix fois plus grande que la couche d’eau. De même, la couche d’air est dix fois plus grande que la couche de feu. Toutes ces dimensions sont inconcevables pour l’esprit humain limité. Cette description se réfère à un seul univers en forme d’œuf. Il existe d’innombrables univers en dehors de celui-ci, dont certains sont beaucoup plus vastes. En fait, cet univers est considéré comme le plus petit ; c’est pourquoi le surintendant prédominant, ou Brahma, n’a que quatre têtes à administrer. Dans d’autres univers, beaucoup plus vastes, Brahma a plus de têtes. Dans le Caitanya-caritamrta, il est mentionné que le Seigneur Krishna a un jour appelé tous ces Brahmas à la demande du petit Brahma, qui était étonné de voir les plus grands Brahmas. Telle est la puissance inconcevable du Seigneur. Personne ne peut mesurer la longueur et la largeur de Dieu en spéculant ou en s’identifiant faussement à Lui. De telles tentatives sont des symptômes de folie.
Source : A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada (édition 2014), « Srimad Bhagavatam », Troisième Canto, Chapitre 26 – Texte 52
Le Seigneur vient parfois dans le monde matériel sous la forme d’une incarnation pour manifester son esprit combatif.
Le Seigneur a affirmé que la sanction imposée par les sages aux portiers Jaya et Vijaya avait été orchestrée par Lui-même. Sans l’approbation du Seigneur, rien ne peut se réaliser. Il est essentiel de saisir qu’il y avait un dessein dans la malédiction des dévots du Seigneur à Vaikuntha, et ce plan est éclairci par de nombreuses autorités fiables. Parfois, le Seigneur éprouve le désir de se battre. L’esprit combatif réside aussi dans le Seigneur Suprême, sinon comment le conflit pourrait-il se manifester ? Puisque le Seigneur est à l’origine de tout, la colère et le combat font aussi partie de sa nature. Quand Il souhaite s’affronter à quelqu’un, Il doit dénicher un ennemi, mais dans le royaume de Vaikuntha, il n’existe aucun ennemi car tous sont entièrement dédiés à Son service. C’est pourquoi, par moments, Il descend dans le monde matériel sous forme d’incarnation pour manifester Son esprit combatif.
Dans la Bhagavad-gita (4.8), il est également dit que le Seigneur apparaît pour protéger les dévots et anéantir les non-dévots. Ces derniers se trouvent dans le monde matériel, pas dans le royaume spirituel ; ainsi, quand le Seigneur désire se battre, il doit venir ici-bas. Mais qui osera se mesurer au Seigneur Suprême ? Personne n’est en mesure de se battre avec Lui ! Ainsi, étant donné que les divertissements du Seigneur dans le monde matériel se déroulent toujours avec Ses associés, et non avec d’autres, Il doit donc trouver un dévot qui jouera le rôle d’ennemi. Dans la Bhagavad-gita, le Seigneur déclare à Arjuna : « Mon cher Arjuna, toi et moi avons pris de nombreuses formes dans ce monde matériel, mais tu as oublié, alors que moi, je me souviens. » C’est ainsi que Jaya et Vijaya furent choisis par le Seigneur pour se battre avec Lui dans le monde matériel, et c’est pour cela que les sages se sont adressés à Lui et que les portiers ont été accidentellement maudits. Le Seigneur désirait les envoyer dans le monde matériel, non pas de manière permanente, mais pour un temps déterminé. De même que sur une scène de théâtre, quelqu’un joue le rôle de l’ennemi du propriétaire, bien que la représentation soit éphémère et qu’il n’y ait pas d’inimitié durable entre le serviteur et le maître, de même les sura janas (dévots) ont été maudits par les sages pour rejoindre les asura jana, ou familles athées. Il est étonnant qu’un dévot se retrouve dans une famille athée, mais cela n’est qu’une mise en scène. Après leur simulation de combat, le dévot et le Seigneur retrouvent leur union sur les planètes spirituelles. Cela est clairement expliqué ici. En conclusion, personne ne tombe du royaume spirituel, ou de la planète Vaikuntha, car c’est la demeure éternelle. Mais parfois, selon la volonté du Seigneur, les dévots viennent dans ce monde matériel en tant que prédicateurs ou athées. Dans chaque cas, il convient de comprendre qu’il existe un plan du Seigneur. Le Seigneur Bouddha, par exemple, était une incarnation, mais il prêchait l’athéisme : « Il n’y a pas de Dieu ». Toutefois, derrière tout cela, il y avait un design, comme l’explique le Bhagavatam.
Source : A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada (édition 2014), « Srimad Bhagavatam », Troisième Canto, Chapitre 16 – Texte 26
Le Seigneur est parti dans son propre corps.
Conformément aux hymnes védiques (nityo nityanam cetanas cetananam), la Personnalité divine surpasse tous les autres êtres vivants dans l’ensemble des univers du monde matériel. Il est le souverain de toutes les entités vivantes ; nul ne peut Le surpasser ou L’égaler en termes de richesse, de force, de renommée, de beauté, de connaissance ou de renoncement. Lorsque le Seigneur Krishna était présent dans cet univers, il donnait l’apparence d’un être humain, car Il se manifestait d’une façon adaptée à Ses activités avec les mortels. Il n’est pas apparu dans la société humaine sous son aspect de Vaikuntha, avec quatre bras, car cela n’aurait pas convenu à Ses plaisirs. Cependant, bien qu’Il ait pris l’apparence humaine, personne ne peut se comparer à Lui d’aucune manière dans l’une des six opulences. Chacun peut être fier de ses richesses dans ce monde, mais lorsque le Seigneur Krishna était parmi les hommes, Il surpassait tous Ses contemporains. Les activités du Seigneur, lorsqu’elles sont perceptibles à l’œil humain, sont appelées prakata, alors que lorsqu’elles ne le sont pas, elles sont désignées comme aprakata. En réalité, les activités du Seigneur ne cessent jamais, tout comme le soleil ne quitte jamais le ciel. Le soleil suit toujours son orbite, parfois visible, parfois invisible à notre regard limité. De même, les activités du Seigneur sont toujours présentes dans un univers ou un autre, et lorsque le Seigneur Krishna a quitté la demeure transcendante de Dvaraka, cela n’était qu’une disparition aux yeux des personnes présentes. Il ne faut pas croire que Son corps transcendantal, adapté à Ses activités dans le monde matériel, soit en aucune façon inférieur à Ses diverses expansions dans les Vaikunthalokas. Son corps manifeste dans le monde matériel est d’une transcendance suprême, car Ses activités dans le monde mortel surpassent Sa miséricorde dans les Vaikunthalokas. Dans ces derniers, le Seigneur montre de la bienveillance envers les âmes libérées ou nitya-mukta, tandis que dans Ses passages dans le monde mortel, Il fait preuve de miséricorde même envers les âmes déchues, nitya-baddha, ou éternellement conditionnées. Les six magnifiques opulences qu’Il a révélées dans le monde matériel à travers Sa puissance interne, yoga-maya, sont rares même dans les Vaikunthalokas. Toutes Ses activités ont été manifestées non pas par l’énergie matérielle, mais par Son énergie spirituelle. L’excellence de Sa rasa-lila à Vrindavana et de Sa vie conjugale avec seize mille épouses émerveille même Narayana à Vaikuntha et fascine assurément d’autres entités vivantes dans ce monde. Ses activités impressionnent même d’autres incarnations divines comme Sri Rama, Nrsimha et Varaha. Son opulence était si exceptionnelle que Ses loisirs étaient vénérés même par le Seigneur de Vaikuntha, qui n’est autre que le Seigneur Krishna Lui-même.
Lorsque le Seigneur était présent, ceux qui pouvaient satisfaire leurs désirs matériels en Le percevant avec clarté avaient la possibilité de Le rejoindre dans Son royaume. En revanche, ceux qui ne parvenaient pas à voir le Seigneur tel qu’Il est, demeuraient attachés à leurs désirs matériels et n’étaient pas en mesure de rentrer chez eux, de retourner à la divinité. Lorsque le Seigneur s’est retiré aux yeux de tous, Il l’a fait dans Sa forme éternelle originelle. Le Seigneur est parti dans Son propre corps ; Il n’a pas quitté Son corps comme le supposent généralement les âmes conditionnées. Cette affirmation conteste la fausse propagande des non-dévots sans foi, qui prétendent que le Seigneur s’est éloigné comme une âme conditionnée ordinaire. Le Seigneur est venu pour libérer le monde du poids des asuras non croyants, et après avoir accompli cela, Il a disparu des regards du monde.
Source : A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada (édition 2014), « Srimad Bhagavatam », Troisième Canto, Chapitre 02 – Texte 11 & 12
Le Seigneur Vishnu (Krishna) est connu sous le nom de tri-yuga.
Le Seigneur Vishnu est désigné sous le nom de tri-yuga. Il se manifeste dans trois yugas : Satya, Treta et Dvapara, mais il est absent dans le Kali-yuga. Grâce aux prières de Prahlada Maharaja, nous comprenons cependant qu’Il se manifeste sous les traits d’un dévot dans le Kali-yuga, incarné par le Seigneur Caitanya. Bien que Krishna se soit présenté sous la forme d’un dévot sans jamais révéler son identité, Rupa Gosvami a pu la saisir, car le Seigneur ne peut se dissimuler aux yeux d’un dévot pur. Rupa Gosvami l’a reconnu lorsqu’il a offert ses premières obédiences au Seigneur Caitanya, sachant que ce dernier était Krishna Lui-même. Il lui a donc rendu hommage en ces termes : « Je rends hommage à Krishna, qui est désormais apparu en tant que Seigneur Caitanya. » Les prières de Prahlada Maharaja corroborent également cette révélation : dans le Kali-yuga, Il ne se manifeste pas directement, mais se montre sous la forme d’un dévot. Ainsi, Vishnu est connu sous le nom de tri-yuga. Une autre interprétation du tri-yuga suggère qu’il possède trois paires d’attributs divins, à savoir la puissance et l’abondance, la piété et la renommée, ainsi que la sagesse et la sérénité. Selon Sridhara Svami, Ses trois paires d’opulences correspondent à une richesse totale et une force totale, une renommée totale et une beauté totale, et enfin une sagesse totale et un renoncement total. Bien qu’il existe différentes interprétations du tri-yuga, il est largement reconnu par les érudits que tri-yuga fait référence à Vishnu.
Source : A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada (édition 2014), « Srimad Bhagavatam », Troisième Canto, Chapitre 24 – Texte 26
L’expansion du Seigneur sous la forme des quatre personnalités de la Divinité.
La manifestation de Vasudeva, c’est-à-dire l’état de compréhension de la Personnalité Suprême de la Divinité, est désignée par le terme pure bonté, ou suddha-sattva. Dans cet état de suddha-sattva, aucune des autres qualités, telles que la passion et l’ignorance, n’est présente. La littérature védique évoque l’expansion du Seigneur à travers les quatre personnalités divines : Vasudeva, Sankarsana, Pradyumna et Aniruddha. Ainsi, lors de la réémergence du mahat-tattva, ces quatre expansions divines apparaissent. Celui qui réside en tant que Sur-âme s’étend d’abord en tant que Vasudeva. L’état de Vasudeva est exempt de l’influence des désirs matériels, permettant ainsi d’appréhender la Personnalité Suprême de la Divinité, qualifiée d’adbhuta dans la Bhagavad-gita. C’est une caractéristique particulière du mahat-tattva. L’expansion de Vasudeva est également connue sous le nom de conscience de Krishna, car elle est exempte de passion matérielle et d’ignorance. Cet état de connaissance claire permet de réaliser la Personnalité Suprême de la Divinité. La Bhagavad-gita désigne également l’état de Vasudeva comme ksetra-jna, se référant au connaisseur du champ d’activités ainsi qu’au « Superconnaisseur ». L’être vivant, dans un corps particulier, en a conscience, tandis que le « Superconnaisseur », Vasudeva, comprend non seulement un corps spécifique mais aussi le champ d’activités de toutes les variations corporelles. Pour accéder à la conscience claire, ou conscience de Krishna, il est primordial de vénérer Vasudeva. Vasudeva est équivalent à Krishna. Lorsque Krishna, ou Vishnu, est séparé de son énergie interne, il est désigné sous le nom de Vasudeva. Lorsqu’Il est accompagné de Sa puissance interne, il est appelé Dvarakadhisa. Pour développer une conscience claire, ou conscience de Krishna, la vénération de Vasudeva est essentielle. La Bhagavad-gita révèle qu’après de nombreuses naissances, on peut se tourner vers Vasudeva. Une âme de cette nature est extrêmement rare.
Pour se libérer du faux ego, il est indispensable de vénérer Sankarsana. Sankarsana est également honoré par l’intermédiaire du Seigneur Shiva ; les serpents ornant le corps du Seigneur Shiva représentent Sankarsana, et le Seigneur Shiva est continuellement absorbé dans la méditation sur Sankarsana. Celui qui est véritablement un dévot du Seigneur Shiva, en tant que dévot de Sankarsana, peut se défaire du faux ego matériel. Pour apaiser les perturbations mentales, vénérer Aniruddha est recommandé. À cet égard, la littérature védique conseille également d’honorer la lune. De même, pour renforcer son intelligence, il est nécessaire de vénérer Pradyumna, ce qui s’obtient à travers la vénération de Brahma. Ces thématiques sont expliquées dans la littérature védique.
Source : A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada (édition 2014), « Srimad Bhagavatam », Troisième Canto, Chapitre 26 – Texte 21
Les nitya-lila (passe-temps éternels) du Seigneur Krishna se poursuivent sans fin.
La comparaison entre Krishna et le soleil est particulièrement pertinente. Dès que le soleil se couche, l’obscurité apparaît inévitablement. Cependant, cette obscurité vécue par l’homme ordinaire n’altère en rien le soleil, que ce soit à son lever ou à son coucher. L’apparition et la disparition du Seigneur Krishna se déroulent exactement comme celles du soleil. Il se manifeste et disparaît dans d’innombrables univers ; tant qu’Il est présent dans un univers donné, une lumière transcendantale y rayonne, tandis que l’univers d’où Il s’absente est plongé dans l’obscurité. Ses passe-temps, en revanche, sont éternels. Le Seigneur demeure toujours présent dans un univers particulier, tout comme le soleil brille soit dans l’hémisphère est, soit dans l’hémisphère ouest. Le soleil est toujours présent soit en Inde, soit en Amérique ; lorsque le soleil éclaire l’Inde, l’Amérique est dans l’obscurité, et vice versa.
De la même manière que le soleil apparaît le matin, grimpe jusqu’au zénith, puis se couche dans un hémisphère tout en s’élevant dans l’autre, la disparition du Seigneur Krishna dans un univers coïncide avec le début de Ses passe-temps dans un autre. À chaque fois qu’un cycle se termine ici, il se manifeste dans un autre univers. C’est ainsi que Sa nitya-lila, ou passe-temps éternel, se poursuit sans interruption. Tout comme le soleil se lève une fois toutes les vingt-quatre heures, les divertissements du Seigneur Krishna se déroulent dans un univers une fois par jour de Brahma, selon la Bhagavad-gita qui évoque une période de 4 300 000 000 d’années solaires. Partout où le Seigneur est présent, Ses divers passe-temps, tels que décrits dans les écritures révélées, s’accomplissent à intervalles réguliers.
De même qu’au coucher du soleil, les serpents deviennent actifs, les voleurs sont encouragés, les fantômes s’éveillent, le lotus se fane et le cakravaki se lamente, avec la disparition du Seigneur Krishna, les athées ressentent un regain de force tandis que les dévots plongent dans le chagrin.
Source : A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada (édition 2014), « Srimad Bhagavatam », Troisième Canto, Chapitre 02 – Texte 07
Le Seigneur et ses associés apparaissent et disparaissent selon la volonté du Seigneur.
Le Seigneur et ses associés apparaissent et disparaissent selon son désir. Ils échappent aux lois de la nature matérielle. Personne n’a pu tuer la famille du Seigneur, et leur mort naturelle n’était pas non plus possible selon les lois de la nature. Ainsi, le seul moyen de les faire disparaître consistait à leur faire donner l’apparence d’une lutte entre eux, comme s’ils se battaient dans l’ivresse de l’alcool. Ce combat fictif serait également le résultat de la volonté du Seigneur, sinon il n’y aurait aucune raison d’entrer en conflit. Tout comme Arjuna a été trompé par l’affection familiale, et que la Bhagavad-gita a été révélée, la dynastie Yadu a été affectée par la volonté du Seigneur, et rien d’autre. Les dévots et les associés du Seigneur sont entièrement dévoués. Ils deviennent ainsi des instruments transcendants entre les mains du Seigneur, pouvant être utilisés selon Son bon plaisir. Les dévots purs apprécient également ces passe-temps du Seigneur, car ils désirent le voir heureux. Les dévots ne revendiquent jamais une individualité indépendante ; au contraire, ils utilisent leur individualité pour satisfaire les désirs du Seigneur. Cette coopération des dévots avec le Seigneur constitue l’essence de Ses passe-temps.
Source : A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada (édition 2014), « Srimad Bhagavatam », Troisième Canto, Chapitre 03 – Texte 15
Le Seigneur peut parfaitement jouer le rôle de n’importe quel être vivant.
Nous devons toujours nous souvenir que, bien que le corps d’un porc soit matériel, la forme porcine du Seigneur n’était pas souillée matériellement. Il est impossible pour un porc terrestre d’adopter une forme gigantesque s’étendant à travers tout le ciel, y compris le Satyaloka. Son corps reste toujours transcendantal en toutes circonstances ; ainsi, prendre la forme d’un sanglier n’est qu’un amusement pour Lui. Son corps est entièrement Védique, ou transcendantal. Cependant, après avoir pris la forme d’un sanglier, Il a commencé à fouiller la terre en agissant comme un porc. Le Seigneur peut parfaitement revêtir le rôle de n’importe quel être vivant. L’aspect gigantesque du sanglier était assurément très terrifiant pour tous les non-dévots, mais pour les purs dévots du Seigneur, Il n’était en rien effrayant ; au contraire, Il avait un regard si agréable sur Ses dévots qu’ils éprouvaient tous un bonheur transcendantal.
Source : A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada (édition 2014), « Srimad Bhagavatam », Troisième Canto, Chapitre 13 – Texte 28
Qui est le Seigneur Shiva ?
Le Seigneur Shiva ne se définit pas comme un être vivant ordinaire, et il ne peut pas être classé aux côtés de Vishnu, la Personnalité Suprême de la Divinité. Sa puissance dépasse celle de tout être vivant, même de Brahma, mais il n’est pas à égalité avec Vishnu. Étant proche du Seigneur Vishnu, Shiva est capable de percevoir le passé, le présent et l’avenir. L’un de ses yeux est semblable au soleil, l’autre à la lune, et son troisième œil, situé entre ses sourcils, représente le feu. Il peut émettre du feu à partir de cet œil central, et il a la capacité de triompher de tout être vivant puissant, y compris Brahma. Néanmoins, il ne vit pas dans une demeure somptueuse. Il réside principalement dans le crématorium, là où les corps sont incinérés, et la poussière des lieux en est son unique vêtement. Il ne se laisse pas contaminer par le monde matériel.
Le Seigneur Shiva n’a d’attache avec personne et n’a d’ennemi. En tant qu’un des trois régulateurs des affaires universelles, il est l’égal de chacun. Sa grandeur est incommensurable, car il est un fervent dévot de la Personnalité Suprême. Il est souvent dit que parmi tous les dévots, le Seigneur Shiva est le plus éminent. C’est pourquoi les restes de nourriture qu’il laisse sont considérés comme maha-prasada, ou grande nourriture spirituelle. Les restes offerts au Seigneur Krishna sont qualifiés de prasada, mais lorsqu’ils sont consommés par un grand dévot tel que Shiva, ils deviennent maha-prasada. Le Seigneur Shiva est si sublime qu’il ne se préoccupe pas de la prospérité matérielle que nous recherchons tous. Bien que Parvati, symbolisant la puissance matérielle, soit son épouse, il ne l’utilise pas pour construire un foyer. Il choisit de vivre dans la pauvreté, et son épouse l’accepte également dans cette simplicité. D’ordinaire, les gens vénèrent la déesse Durga, l’épouse de Shiva, pour obtenir des biens matériels, mais Shiva l’engage à son service sans désir de possessions. Il lui enseigne que le culte de Vishnu est le plus élevé, et que vénérer un grand dévot ou tout ce qui est lié à Vishnu est encore plus éminent.
Les traits jugés non civilisés et diaboliques chez le Seigneur Shiva ne sont jamais répréhensibles, car il apprend aux dévots sincères comment se détacher des plaisirs matériels. Appelé Mahadeva, le plus grand demi-dieu, nul ne peut l’égaler ou le surpasser dans le monde matériel. Bien qu’il soit souvent associé à Maya, Durga, il se trouve au-dessus des réactions engendrées par les trois modes de la nature matérielle. Malgré sa responsabilité envers les entités immorales influencées par le mode de l’ignorance, une telle compagnie ne L’affecte pas.
Le Seigneur Shiva n’accepte jamais de vêtements, de guirlandes, d’ornements ou les huiles luxueuses. Cependant, ceux qui sont accros à la décoration du corps, qui n’est qu’une question éphémère, le maintiennent très luxueusement orné. Ces individus ne saisissent pas l’essence de Shiva, mais l’adorent pour obtenir un confort matériel. On distingue deux types de dévots de Shiva. Les premiers recherchent exclusivement le bien-être corporel, tandis que les seconds désirent l’union avec lui, souvent en se considérant comme impersonnels, chantant des mantras comme sivo’ham, « Je suis Shiva », ou aspirant à se fondre en lui après la libération. En d’autres termes, les karmis et les jnanis, qui sont généralement dévots de Shiva, ne comprennent pas pleinement son véritable but. Parfois, des imitateurs prétendent le suivre en consommant des poisons. En réalité, le Seigneur Shiva a déjà absorbé un océan de poison, ce qui a coloré sa gorge en bleu. Les imitateurs pensent qu’en faisant de même, ils pourraient l’égaler, mais cela les conduit à leur ruine. L’objectif véritable de Shiva est de servir l’âme suprême, le Seigneur Krishna. Il souhaite que tout le luxe, des habits aux ornements, soit réservé pour Krishna, car Krishna est le véritable jouisseur. Il refuse de recevoir ces luxes pour lui-même, considérant qu’ils doivent être destinés uniquement à Krishna. Cependant, faute de comprendre ce dessein, les ignorants se moquent de lui ou tentent de l’imiter sans but précis.
Source : A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada (édition 2014), « Srimad Bhagavatam », Troisième Canto, Chapitre 14 – Texte 25 à 29
Même les grands demi-dieux comme Brahma et Lord Shiva sont captivés par la beauté des femmes.
Le fait que le Seigneur Brahma ait été charmé par la beauté de sa fille et que le Seigneur Shiva ait été captivé par la forme Mohini démontre que même de puissants demi-dieux tels que Brahma et Shiva, sans oublier l’âme conditionnée ordinaire, sont soumis à l’attraction de la beauté féminine. Ainsi, il est conseillé de ne pas fréquenter librement sa fille, sa mère ou sa sœur, car les sens sont si puissants qu’une attirance peut se manifester sans tenir compte de la nature des relations. Il est donc préférable de pratiquer un contrôle des sens par le bhakti-yoga, en se consacrant au service de Madana-mohana, l’un des noms du Seigneur Krishna, qui a le pouvoir de dominer même Cupidon, le dieu de la luxure. C’est en se consacrant à Madana-mohana que l’on peut maîtrise les désirs liés à Cupidon. Sans cela, toute tentative de contrôle des sens risque d’échouer.
Brahma est la première créature vivante, et de lui ont découlé des sages tels que Marici, qui ont ensuite engendré Kasyapa Muni et d’autres, tandis que Kasyapa Muni et les Manus ont donné naissance à divers demi-dieux et êtres humains. Pourtant, aucun d’eux n’est exempt de l’attraction exercée par maya sous l’apparence de la femme. Dans le monde matériel, depuis Brahma jusqu’aux plus petites créatures comme la fourmi, tous sont attirés par la sexualité, principe fondamental de cette existence. L’exemple du Seigneur Brahma attiré par sa fille illustre bien que personne n’est immunisé contre l’attraction pour la femme. La femme est ainsi une création fascinante de maya, maintenant l’âme conditionnée enchaînée.
De nombreux exemples historiques montrent de grands conquérants séduits par la beauté de figures telles que Cléopâtre. Il est essentiel d’étudier le pouvoir captivant de la femme et l’attirance de l’homme envers ce pouvoir. Quelle est l’origine de cette fascination ? Selon le Vedanta-sutra, tout provient de la Personnalité Suprême de la Divinité, comme l’indique le Vedanta-sutra : janmady asya yatah. Cela signifie que la Personnalité Suprême de la Divinité, ou Brahman, la Vérité Absolue, est la source de tout ce qui existe. Il est donc raisonnable de penser que le pouvoir fascinant de la femme, et l’attirance de l’homme pour ce pouvoir, doivent également se trouver dans la Personnalité Suprême au sein du monde spirituel et se refléter dans les passe-temps transcendantaux du Seigneur.
Le Seigneur est la Personne Suprême, le mâle suprême. Tout comme un homme ordinaire souhaite être attiré par une femme, cette propension se retrouve également en la Personnalité Suprême. Mais s’il désire être attiré par une telle beauté féminine, peut-il alors se laisser séduire par une femme matérielle ? Cela semble improbable. Même les êtres en cette existence matérielle peuvent se détacher de l’attraction aux femmes s’ils se tournent vers le Brahman Suprême. C’est ce qui s’est passé avec Haridasa Thakura. Une belle prostituée tenta de le séduire pendant la nuit, mais étant absorbé dans le service dévotionnel et l’amour transcendantal, Haridasa Thakura ne fut pas séduit. Au contraire, il transforma cette prostituée en une grande dévouée grâce à son engagement spirituel. L’attirance matérielle ne saurait donc captiver le Seigneur Suprême. S’il veut éprouver cette attirance, il doit créer une femme à partir de sa propre énergie. Cette femme est Radharani. Les Gosvamis indiquent que Radharani incarne la puissance de plaisir de la Personnalité Suprême. Pour goûter au plaisir transcendantal, le Seigneur doit créer une femme de Sa propre énergie. Ainsi, la tendance d’être attiré par la beauté féminine est naturelle, car elle existe dans le monde spirituel. Dans le monde matériel, elle se manifeste de manière déformée, d’où de nombreux mensonges et illusions. Si l’on parvient à se familiariser avec la beauté de Radharani et de Krishna, alors la déclaration de la Bhagavad-gita, « param drstva nivartate », trouve son sens. Attiré par la beauté transcendantale de Radha et Krishna, on n’éprouvera plus d’attirance pour la beauté matérielle. Voilà l’essence de l’adoration de Radha et Krishna. Yamunacarya atteste cela en disant : « Depuis que je suis fasciné par la beauté de Radha et Krishna, lorsque l’attirance pour une femme surgit ou qu’un souvenir de vie sexuelle me traverse l’esprit, je crache immédiatement dessus, et cela me dégoûte. » Ainsi, lorsqu’on est captivé par Madana-mohana et la beauté de Krishna et de Ses compagnes, les entraves de la vie conditionnée, notamment celles de la beauté féminine matérielle, perdent tout pouvoir sur nous.
Source : A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada (édition 2014), « Srimad Bhagavatam », Troisième Cantique, Verset – Texte 36 à 38
Plus une personne est dépendante de la jouissance sexuelle, plus elle est susceptible de mourir rapidement.
Les yogis et les adeptes du transcendantalisme qui souhaitent prolonger leur vie choisissent de s’abstenir d’émettre du sperme. Plus une personne réussit à se retenir, moins elle se heurtera au problème de la mort. De nombreux yogis auraient vécu jusqu’à trois cents ou sept cents ans grâce à cette pratique, et le Bhagavatam souligne que la décharge de sperme est associée à une mort redoutable. Plus une personne est attachée à la recherche de plaisirs sexuels, plus elle est susceptible de connaître une fin prématurée.
Source : A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada (édition 2014), « Srimad Bhagavatam », Troisième Canto, Chapitre 26 – Texte 57
L’être humain est un animal social et son interaction sans restriction avec le sexe opposé le mène à sa perte.
Balavan indriya-gramo vidvamsam api karsati (Bg. 9.19.17).
On dit que les sens sont si fous et si forts qu’ils peuvent déconcerter même l’homme le plus sensé et le plus érudit. C’est pourquoi il est recommandé de ne pas vivre isolé, même en présence de sa mère, sœur ou fille. L’expression vidvamsam api karsati signifie que même les plus savants peuvent succomber à des désirs sensuels. Maitreya a hésité à évoquer cette anomalie chez Brahma, qui, enclin sexuellement envers sa propre fille, représente néanmoins un exemple vivant, bien qu’il soit l’être primordial et le plus sage de l’univers. Si Brahma a pu être soumis à une telle pulsion, qu’en est-il des autres, vulnérables à tant de faiblesses humaines ? Il est dit que cette immoralité exceptionnelle de Brahma s’est produite dans un kalpa spécifique, mais qu’elle n’a pas pu se produire lieu dans le kalpa où il a reçu directement du Seigneur les quatre versets fondamentaux du Srimad-Bhagavatam, car le Seigneur a béni Brahma, après lui avoir donné des leçons sur le Bhagavatam, en lui disant qu’il ne serait jamais déconcerté dans quelque kalpa que ce soit. Cela indique qu’avant d’entendre le Srimad-Bhagavatam, il aurait pu être exposé à de telles sensualités, mais après cette écoute directe, il n’y avait plus de place pour de tels échecs.
Cependant, il est crucial de prêter attention à cet incident. L’être humain est un animal social, et un rapprochement excessif avec le sexe opposé peut mener à la chute. Cette liberté sociale entre hommes et femmes, particulièrement chez les jeunes, constitue sans doute un obstacle majeur au progrès spirituel. La servitude matérielle découle en grande partie de la servitude sexuelle, et par conséquent, une interaction sans limites entre hommes et femmes représente effectivement un grand danger. Maitreya a cité l’exemple de Brahma pour attirer notre attention sur ce danger considérable.
Source : A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada (édition 2014), « Srimad Bhagavatam », Troisième Canto, Chapitre 12 – Texte 28
Il n’y a pas de relation sexuelle dans le monde spirituel.
Dans le monde matériel, les richesses sont acquises par les individus matérialistes grâce à leur travail acharné. On ne peut savourer la prospérité matérielle qu’en s’investissant énormément. Cependant, les dévots du Seigneur vivant à Vaikuntha ont la possibilité de bénéficier d’une existence transcendantale ornée de joyaux et d’émeraudes. Ces ornements en or ne sont pas obtenus par un effort soutenu, mais par la grâce divine du Seigneur. En d’autres termes, les dévots de Vaikuntha, ou même de ce monde matériel, ne peuvent pas être considérés comme pauvres, contrairement à certaines idées reçues. Ils vivent dans une grande opulence sans avoir à travailler pour l’obtenir. De plus, il est dit que dans le royaume de Vaikuntha, les compagnes des résidents surpassent en beauté tout ce qui peut être trouvé dans ce monde matériel, même sur les planètes supérieures. Il est spécifiquement précisé que les larges hanches d’une femme sont très séduisantes et éveillent la passion des hommes. Cependant, une caractéristique remarquable de Vaikuntha est que, malgré la beauté physique des femmes, ornées d’émeraudes et de bijoux, les hommes sont tellement absorbés dans la conscience de Krishna que ces attraits ne les captivent pas. Autrement dit, même s’il y a du plaisir à côtoyer le sexe opposé, il n’y a pas de relations sexuelles. Les résidents de Vaikuntha bénéficient d’un niveau de plaisir supérieur, ce qui les rend indépendants du plaisir sexuel.
Source : A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada (édition 2014), « Srimad Bhagavatam », Troisième Canto, Chapitre 15 – Texte 20
Les rapports sexuels conformes aux principes religieux sont une représentation de la conscience de Krishna.
Les conditions pour assurer une bonne descendance au sein de la société reposent sur la discipline du mari en matière de principes religieux et régulateurs, ainsi que sur la fidélité de la femme envers son mari. Dans la Bhagavad-gita (7.11), il est précisé que les rapports sexuels respectant les principes religieux sont une représentation de la conscience de Krishna. Avant d’avoir des relations sexuelles, le couple doit prendre en compte son état mental, le moment approprié, les directives du mari et l’obéissance envers les demi-dieux. Dans la tradition védique, il existe un moment propice pour la vie sexuelle, appelé garbhadhana.
Diti, la mère du démon Hiranyakasipu, a ignoré tous les principes des injonctions scripturales. Par conséquent, bien qu’elle ait ardemment souhaité avoir des enfants de bon augure, elle a appris que ceux-ci ne seraient pas de dignes fils d’un brahmana. Cela montre clairement que le fils d’un brahmana n’est pas toujours un brahmana. Des personnages comme Ravana et Hiranyakasipu, nés de brahmanas, n’ont pas été reconnus comme tels en raison du non-respect des principes régulateurs par leurs pères. Ces enfants sont qualifiés de démons ou de Raksasas. Dans les âges précédents, on ne comptait qu’un ou deux Raksasas en raison de négligence de méthodes disciplinaires, mais à l’âge de Kali, cette indiscipline fait défaut, en particulier en ce qui concerne la vie sexuelle. Comment peut-on alors s’attendre à avoir de bons enfants ? Les enfants non désirés ne peuvent certainement pas apporter de bonheur à la société. Cependant, grâce au mouvement de la conscience de Krishna, ils peuvent être élevés à un niveau humain par la pratique du chant du saint nom de Dieu. Telle est la contribution unique du Seigneur Caitanya à la société humaine.
Source : A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada (édition 2014), « Srimad Bhagavatam », Troisième Canto, Chapitre 14 – Texte 38
Pour freiner l’augmentation de la population démoniaque, il est important de suivre le processus de garbhadhana.
Autrefois, il n’existait que deux démons, Hiranyakasipu et Hiranyaksa, issus de Diti, et pourtant les troubles étaient nombreux. Aujourd’hui, particulièrement en cette époque de Kali, ces troubles demeurent nombreux, ce qui suggère une augmentation de la population démoniaque.
Pour limiter cette croissance, la civilisation védique a établi plusieurs règles de vie sociale, parmi lesquelles le garbhadhana, un processus permettant de concevoir de bons enfants. Dans la Bhagavad-gita, Arjuna déclare à Krishna que si une population indésirable (varna-sankara) se répand, le monde entier se transformera en enfer. Bien que les gens aspirent ardemment à la paix mondiale, de nombreux enfants non désirés naissent sans le bénéfice du garbhadhana, à l’instar des démons émanant de Diti. Cette dernière, en quête de plaisirs, a contraint son mari à copuler à un moment inapproprié, entraînant ainsi la naissance de démons, source de troubles.
Si chaque chef de famille respecte les principes védiques, il engendrera de beaux enfants plutôt que des démons, et la paix régnera naturellement dans le monde. Si nous négligeons les règles de vie nécessaires à la paix sociale, nous ne pourrons espérer atteindre cette tranquillité et devrons plutôt faire face aux conséquences sévères des lois naturelles.
Source : A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada (édition 2014), « Srimad Bhagavatam », Troisième Canto, Chapitre 17 – Texte 15
Lorsque la décharge du mâle est plus importante, des enfants mâles sont engendrés.
Devahuti était trop excitée sexuellement, elle a donc déchargé plus d’ovules et neuf filles sont nées. Il est dit dans le smrti-sastra ainsi que dans l’Ayur-veda que lorsque la décharge du mâle est plus importante, des enfants mâles sont engendrés, mais que lorsque la décharge de la femelle est plus importante, des enfants femelles sont engendrés. D’après les circonstances, Devahuti était plus excitée sexuellement, et c’est pourquoi elle eut neuf filles simultanément. Cependant, toutes les filles étaient très belles et leur corps était bien formé ; chacune ressemblait à une fleur de lotus et était parfumée comme un lotus.
Source : A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada (édition 2014), « Srimad Bhagavatam », Troisième Canto, Chapitre 23 – Texte 48
La beauté des littératures transcendantales comme la Bhagavad-gita et le Srimad-Bhagavatam réside dans le fait qu’elles ne prennent jamais une ride.
Les loisirs du Seigneur pour la protection des hommes civilisés, des troupeaux et des demi-dieux sont tous d’une nature transcendante. L’être humain est naturellement attiré par les belles narrations et les histoires, ce qui explique la multitude de livres, de magazines et de journaux disponibles sur le marché pour satisfaire l’âme cultivée. Cependant, le plaisir que procure une telle littérature s’estompe après une seule lecture, et les gens perdent leur intérêt pour une lecture répétée de ce type de contenu. En effet, les journaux sont souvent consultés pendant moins d’une heure avant d’être jetés à la poubelle comme des déchets. Il en va de même pour la plupart des littératures mondaines. En revanche, la beauté des littératures transcendantes comme la Bhagavad-gita et le Srimad-Bhagavatam réside dans leur caractère intemporel. Ces œuvres ont été lues par les hommes civilisés au cours des cinq derniers millénaires sans jamais perdre de leur fraîcheur. Elles demeurent toujours captivantes pour les érudits et les dévots. Même en répétant quotidiennement les versets de la Bhagavad-gita et du Srimad-Bhagavatam, des dévots comme Vidura n’en sont jamais rassasiés. Bien qu’il ait entendu les récits du Seigneur à de nombreuses reprises avant de rencontrer Maitreya, Vidura désirait que ces mêmes histoires soient répétées, tant il ne se lassait jamais de les écouter. Telle est la nature transcendante des glorieux passe-temps du Seigneur.
Source : A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada (édition 2014), « Srimad Bhagavatam », Troisième Canto, Chapitre 5 – Texte 7
Le Manu-samhita est le livre de la loi pour l’ensemble de la société humaine.
L’ensemble du système administratif est organisé pour permettre le retour à la maison, c’est-à-dire à la Divinité. Brahma est le représentant de la Personnalité Suprême de la Divinité, tandis que Manu est son délégué. Ainsi, tous les autres rois des différentes planètes de l’univers agissent en tant que représentants de Manu. Le Manu-samhita, qui guide toutes les actions vers le service transcendantal du Seigneur, constitue le recueil de lois de la société humaine. Par conséquent, chaque roi doit comprendre que sa responsabilité dans l’administration ne se limite pas à percevoir des impôts auprès des citoyens, mais inclut la supervision personnelle de leur éducation à l’adoration de Vishnu. Chaque individu doit être formé au culte de Vishnu et engagé dans le service dévotionnel d’Hrsikesa, le maître des sens. Les âmes conditionnées ne doivent pas chercher à satisfaire leurs désirs matériels, mais plutôt à servir les sens d’Hrsikesa, la Personnalité Suprême de la Divinité. Telle est la finalité du système administratif dans sa totalité. Celui qui saisit ce secret, tel qu’il est révélé dans la tradition de Brahma, est un dirigeant administratif idéal. En revanche, celui qui l’ignore est un administrateur inefficace. En instruisant les citoyens dans le service dévotionnel du Seigneur, le chef d’un État peut assumer ses responsabilités avec liberté ; à défaut, il échouera dans la tâche qui lui a été confiée et sera alors réprimandé par l’autorité suprême. Il n’existe pas d’autre alternative dans l’exercice de la fonction administrative.
Source : A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada (édition 2014), « Srimad Bhagavatam », Troisième Canto, Chapitre 13 – Texte 12
Sans l’énergie vivante, il n’est pas possible que la matière prenne forme.
Dans la vie sexuelle, la combinaison des éléments parentaux, qui implique l’émulsification et la sécrétion, engendre la situation où une âme est accueillie dans la matière, et cette combinaison de la matière se développe progressivement en un corps complet. Ce même principe est observable dans la création universelle : les ingrédients étaient présents, mais ce n’est qu’avec l’intervention du Seigneur dans les éléments matériels que la matière a réellement été animée. C’est cela la cause de la création. Nous pouvons l’observer dans notre expérience quotidienne. Même si nous avons de l’argile, de l’eau et du feu, ces éléments ne prennent la forme d’une brique que lorsque nous nous efforçons de les combiner. Sans l’énergie vivante, la matière ne peut prendre forme. De même, ce monde matériel ne se développe pas s’il n’est pas dynamisé par le Seigneur Suprême sous la forme de virat-purusa. Yasmad udatisthad asau virat : par Son agitation, l’espace a été créé, et la forme universelle du Seigneur s’y est également manifestée.
Source : A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada (édition 2014), « Srimad Bhagavatam », Troisième Canto, Chapitre 26 – Texte 51
Comment le faux ego piège une entité vivante dans l’esclavage de l’oubli.
La fonction principale du faux ego est l’impiété. Lorsqu’une personne oublie sa position constitutionnelle en tant que partie et parcelle éternelle et subordonnée de la Personnalité Suprême, elle cherche à être heureuse de manière autonome. Cette recherche se manifeste généralement de deux manières. Tout d’abord, elle s’efforce d’agir de manière fructueuse pour obtenir un gain personnel ou pour satisfaire ses désirs. Après un certain temps, face à l’échec de telles actions, elle devient spéculateur philosophique, se persuadant d’être au même niveau que Dieu. Cette illusion d’union avec le Seigneur constitue le dernier piège de l’énergie illusoire, maintenant l’entité vivante dans la servitude l’oubli, sous l’emprise du faux ego.
Pour se libérer des griffes du faux ego, le meilleur moyen est de renoncer à l’habitude de spéculer philosophiquement sur la Vérité Absolue. Il est essentiel de comprendre que la Vérité Absolue ne peut jamais être atteinte par les spéculations d’un individu égoïste et imparfait. La Vérité Absolue, ou la Personnalité Suprême, se révèle par l’écoute avec humilité et amour des enseignements d’une autorité de bonne foi, représentant des douze grandes autorités mentionnées dans le Srimad-Bhagavatam. Seule cette approche permet de surmonter l’énergie illusoire du Seigneur, qui pour d’autres reste insurmontable, comme le souligne la Bhagavad-gita (7.14).
Source : A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada (édition 2014), « Srimad Bhagavatam », Troisième Canto, Chapitre 05 – Texte 31
Après avoir été libérée du corps matériel, où va l’âme ?
Sva-samsthana indique que les impersonnalistes n’ont pas de lieu de séjour particulier. Ils renoncent à leur individualité pour permettre à l’étincelle vivante de se fondre dans l’effusion impersonnelle émanant du corps transcendantal du Seigneur, tandis que le dévot possède une demeure spécifique. Les planètes gravitent autour du soleil, mais ce dernier n’a pas de lieu de repos particulier. Lorsqu’une personne atteint une planète spécifique, elle a un endroit où se reposer. Le ciel spirituel, connu sous le nom de kaivalya, n’est qu’une lumière bienheureuse de tous les côtés, protégée par la Personnalité Suprême de la Divinité. Comme l’indique la Bhagavad-gita (14.27), brahmano hi pratisthaham : l’effusion impersonnelle du Brahman repose sur le corps de la Personnalité Suprême. En d’autres termes, l’effusion corporelle de cette Personnalité Suprême constitue le kaivalya, ou Brahman impersonnel. Au sein de cette effusion impersonnelle, se trouvent des planètes spirituelles, appelées Vaikunthas, la principale étant Krishnaloka. Certains dévots sont élevés dans les planètes Vaikuntha, d’autres dans Krishnaloka. Selon le désir du dévot, une demeure spécifique, nommée sva-samsthana, lui est attribuée. Par la grâce du Seigneur, le dévot autoréalisé engagé dans le service de dévotion comprend sa destination, même en étant dans le corps matériel. De ce fait, il exécute ses activités dévotionnelles avec constance, sans douter, et après avoir quitté son corps matériel, il atteint immédiatement la destination pour laquelle il s’est préparé. Une fois arrivé dans cette demeure, il ne revient jamais dans ce monde matériel.
Les termes lingad vinirgame signifient « après avoir été libéré des deux types de corps matériels, subtil et grossier ». Le corps subtil est constitué du mental, de l’intelligence, du faux ego et de la conscience contaminée, tandis que le corps grossier est constitué des cinq éléments : la terre, l’eau, le feu, l’air et l’éther.
Lorsqu’une personne est transférée dans le monde spirituel, elle abandonne ses corps subtil et grossier de ce monde matériel. Elle entre alors dans le ciel spirituel avec un corps pur et spirituel, stationnée sur l’une des planètes spirituelles. Bien que les impersonnalistes parviennent également à ce ciel spirituel après avoir laissé derrière eux leurs corps matériels subtils et grossiers, ils ne sont pas placés sur les planètes spirituelles ; en fonction de leur désir, ils se fondent dans l’effusion spirituelle émanant du corps transcendantal du Seigneur. Le terme svasamsthanam revêt également une grande importance. Tout comme une entité vivante se prépare, elle atteint sa demeure. L’effusion impersonnelle du Brahman est offerte aux impersonnalistes, mais ceux qui désirent e réunir avec la Personnalité Suprême de la Divinité, sous Sa forme transcendantale de Narayana dans les Vaikunthas ou de Krishna dans Krishnaloka, se dirigent vers ces demeures, d’où ils ne reviendront jamais.
Source : A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada (édition 2014), « Srimad Bhagavatam », Troisième Canto, Chapitre 27 – Texte 29
Que se passe-t-il avec les âmes individuelles après la fin de l’univers ?
Chaque âme individuelle reste inconsciente après la fin de sa manifestation et entre dans le Seigneur avec son énergie matérielle. Ces entités vivantes individuelles sont éternellement des âmes conditionnées, mais dans chaque existence matérielle, elles ont la possibilité de se libérer et de devenir des âmes libres. Toutes ont l’opportunité de bénéficier de la sagesse védique et de découvrir leur relation avec le Seigneur Suprême, comment atteindre la libération et quel est le bénéfice ultime de cette libération. En étudiant les Védas de manière appropriée, chacun prend conscience de sa place et se voue au service transcendantal de dévotion du Seigneur, ce qui lui permet de progresser vers le ciel spirituel. Dans le monde matériel, les individus s’engagent dans différentes activités en fonction de leurs désirs passés inachevés. Après la fin d’une vie particulière, l’âme oublie tout, mais le Seigneur miséricordieux qui réside dans chaque être en tant que témoin, l’âme supérieure, l’éveille et lui rappelle ses désirs passés, et elle commence à agir en conséquence dans sa prochaine vie. Cette guidance invisible est décrite comme le destin, et un homme sensé peut comprendre qu’elle perpétue sa servitude matérielle dans les trois modes d’influence de la nature.
Le stade de sommeil inconscient de l’entité vivante qui survient juste après la dissolution partielle ou totale de la création est parfois mal compris comme étant la phase finale de la vie par certains philosophes moins éclairés. En réalité, après la dissolution partielle du corps matériel, l’entité vivante reste inconsciente pendant quelques mois seulement, tandis qu’après la dissolution totale de la création matérielle, cette inconscience peut durer plusieurs millions d’années. Cependant, lorsqu’une nouvelle création voit le jour, l’entité est réveillée à son existence par le Seigneur. L’entité vivante est éternelle, et son état conscient, exprimé par des activités, est sa condition de vie naturelle. Elle ne peut cesser d’agir tant qu’elle est éveillée, elle agit donc selon ses divers désirs. Lorsque ses désirs sont orientés vers le service transcendantal du Seigneur, sa vie devient parfaite et elle est élevée au ciel spirituel pour vivre une existence éternelle et éveillée.
Source : A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada (édition 2014), « Srimad Bhagavatam », Troisième Chant, Chapitre 06 – Texte 03/span>
Le faux ego naît d’un mauvais usage de l’indépendance.
Au commencement, à partir de la conscience sans faille, ou de l’état pur de la conscience de Krishna, la première contamination a émergé. C’est ce que l’on appelle le faux ego, ou l’identification du corps en tant que soi. L’entité vivante existe dans l’état naturel de la conscience de Krishna, mais elle possède une indépendance marginale, ce qui lui permet d’oublier Krishna. À l’origine, la conscience pure de Krishna existe, mais en raison d’une mauvaise utilisation de l’indépendance marginale, il y a une chance d’oublier Krishna. Cela se voit dans la vie quotidienne ; il y a de nombreux cas où une personne agissant dans la conscience de Krishna change soudainement. Dans les Upanishads, il est dit que le chemin de la réalisation spirituelle est comme le tranchant d’un rasoir. L’exemple est très approprié. On se rase très bien les joues avec un rasoir bien aiguisé, mais dès que l’on détourne son attention, on se coupe immédiatement la joue parce qu’on a mal manié le rasoir.
Non seulement il est important d’atteindre le stade de pure conscience de Krishna, mais il est également crucial d’être très vigilant. Le moindre manque d’attention ou de négligence peut entraîner une chute, souvent due au faux ego. Dès le stade de conscience pure, le faux ego se développe en raison d’une mauvaise utilisation de l’indépendance. Nous ne pouvons pas expliquer la raison pour laquelle le faux ego découle de la conscience pure. En réalité, il y a toujours un risque que cela se produise, donc il est essentiel d’être très prudent. Le faux ego est à la base de toutes les activités matérielles, qui se déroulent selon les trois modes d’influence de la nature matérielle. Dès que l’on s’éloigne de la pure conscience de Krishna, on s’enfonce davantage dans la réaction matérielle. L’enchevêtrement des liens matériels qui emprisonnent l’âme conditionnée, réside dans le mental, d’où proviennent les manifestations des sens et des organes matériels.
Source : A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada (édition 2014), « Srimad Bhagavatam », Troisième Chant, Chapitre 26 – Texte 24
Le faux ego transforme toutes les choses matérielles en sources de plaisir.
Ahankara, ou le faux ego, se transforme en demi-dieux qui contrôlent les affaires matérielles. Le faux ego est représenté par différents sens et organes sensoriels, et la combinaison des demi-dieux et des sens crée les objets matériels. Dans le monde matériel, nous créons tant de choses que nous considérons comme le progrès de la civilisation, mais en réalité, c’est une manifestation du faux ego. Celui-ci produit toutes les choses matérielles comme des objets de plaisir. Il est important de ne pas augmenter artificiellement nos besoins en objets matériels. Le grand acarya Narottama dasa Thakura a regretté que, lorsqu’on s’éloigne de la pure conscience de Vasudeva ou de la conscience de Krishna, on s’empêtre dans des activités matérielles. Les mots exacts qu’il utilise sont : sat-sanga chadi’ kainu asate vilasa/ te-karane lagila ye karma-bandha-phansa : J’ai abandonné le stade de la conscience pure pour m’adonner à des plaisirs matériels temporaires ; en conséquence, j’ai été pris dans le filet des activités et des réactions ».
Source : A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada (édition 2014), « Srimad Bhagavatam », Troisième Chant, Chapitre 26 – Texte 26
L’intelligence est issue du mode de la passion et le mental est issu du mode de la bonté.
Le mental provient de la combinaison du faux ego et de la bonté. La bonté est liée au maintien et le but premier du mental est de maintenir notre existence matérielle. L’intelligence est issue de la combinaison du faux ego et de la passion. La passion est liée à la création et le but premier de l’intelligence est de créer des choses de plus en plus nouvelles pour étendre notre existence. C’est ainsi que le mental et l’intelligence se distinguent. Le désir d’accepter ou de rejeter quelque chose, est un facteur très important pour le mental. Puisque le mental découle du tempérament de la bonté, s’il est fixé sur le Seigneur du mental, Aniruddha, alors le mental peut se convertir en conscience de Krishna. Narottama dasa Thakura affirme que nous avons toujours des désirs. Le mental désire fondamentalement. Ces désirs ne peuvent être stoppés. Cependant, dès lors que nous transférons nos désirs pour satisfaire la Personnalité Suprême de la Divinité, cela constitue la perfection de la vie. Dès qu’un désir est orienté pour dominer la nature matérielle, il se trouve contaminé par la matière. Le désir doit être purifié. Pour commencer, ce processus de purification doit être entrepris sur l’ordre du maître spirituel, car celui-ci sait comment les désirs du disciple peuvent être transformés en conscience de Krishna. Quant à l’intelligence, il est clairement énoncé ici qu’elle est le fruit du faux égo et de la passion. Par la pratique, on atteint la qualité de la bonté, et en s’abandonnant ou en fixant son esprit sur la Personnalité Suprême de la Divinité, on devient ainsi une très grande personnalité, ou mahatma. Dans la Bhagavad-gita, il est clairement dit, sa mahatma sudurlabhah : « Une telle grande âme est très rare. »
Ce verset met en évidence le fait que les deux types de perception – ceux qui permettent d’acquérir des connaissances et ceux qui permettent d’agir – sont tous deux produits de l’égo associé au tempérament de la passion. Étant donné que les organes sensoriels nécessaires à l’activité et à l’acquisition de connaissances demandent de l’énergie, l’énergie vitale, ou énergie de vie, elle est également générée par l’égo influencé par le tempérament de la passion. Ainsi, il est observé que les individus fortement enclins à la passion peuvent faire des progrès rapides dans l’acquisition de biens matériels. Les écritures védiques recommandent, si l’on veut encourager une personne à acquérir des biens matériels, de l’encourager également dans sa vie sexuelle. Il est ainsi constaté que ceux qui sont très investis dans leur vie sexuelle sont également favorisés sur le plan matériel, car la vie passionnée stimule également le progrès matériel de la civilisation. Pour ceux qui aspirent à progresser sur le plan spirituel, le tempérament de la passion n’est pratiquement pas présent, la bonté étant alors prédominante. Ainsi, ceux qui s’engagent dans la conscience de Krishna sont souvent dépourvus de biens matériels, mais il convient de souligner que la vraie grandeur se révèle à ceux qui savent observer. Malgré leur apparence de pauvreté matérielle, les personnes dans la conscience de Krishna ne sont pas réellement pauvres. En revanche, ceux qui ne montrent aucun intérêt pour la conscience de Krishna et semblent trouver le bonheur dans leurs possessions matérielles sont en réalité démunis.
Les personnes attachées à la conscience matérielle excellent dans la recherche de confort matériel, mais elles n’ont pas accès à la compréhension de l’esprit, de l’âme et de la vie spirituelle. Par conséquent, toute personne souhaitant progresser sur le plan spirituel doit cultiver un désir purifié, un désir purifié de service dévotionnel, pour revenir au niveau de la dévotion pure, comme le prescrit le Narada-pancaratra. L’engagement au service du Seigneur, une fois que les sens sont purifiés dans la conscience de Krishna, est appelé dévotion pure.
Source : A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada (édition 2014), « Srimad Bhagavatam », Troisième Chant, Chapitre 26 – Texte 31
Aucune avancée scientifique matérielle ne peut produire la vie.
Le principal facteur de la nature matérielle est le mahat-tattva, la source de reproduction de toutes les espèces. Cette partie de la nature matérielle, également appelée pradhana et Brahman, est imprégnée par la Personnalité Suprême de la Divinité et engendre diverses entités vivantes. Dans ce contexte, la nature matérielle est appelée Brahman car elle est un reflet altéré de la nature spirituelle.
Le Vishnu Purana affirme que les êtres vivants appartiennent à la nature spirituelle. La puissance du Seigneur Suprême est spirituelle, et bien que les êtres vivants soient considérés comme une puissance marginale, ils sont eux aussi spirituels. Si les êtres vivants n’étaient pas spirituels, l’imprégnation par le Seigneur Suprême ne serait pas possible. Le Seigneur Suprême ne place pas Sa semence dans ce qui n’est pas spirituel, mais il est dit qu’Il le fait dans la nature matérielle. Cela signifie que les entités vivantes sont par nature spirituelles. Après l’imprégnation, la nature matérielle donne naissance à toutes sortes d’êtres vivants, dès la plus grande créature vivante, le Seigneur Brahma, jusqu’à la plus insignifiante des fourmis, sous toutes sortes de formes. La Bhagavad-gita (14.4) mentionne clairement la nature matérielle comme étant sarva-yonisu, c’est-à-dire la source de toutes les variétés d’espèces, incluant les demi-dieux, les êtres humains, les animaux, les oiseaux et les bêtes – en un mot, tout ce qui est manifesté. Selon cette analogie la nature matérielle est la mère, et la Personnalité Suprême de la Divinité est le père qui donne la semence.
On dit habituellement que le père donne la vie à l’enfant tandis que la mère lui donne son corps ; bien que la graine de la vie soit donnée par le père, le corps se développe dans l’utérus de la mère. De même, les entités vivantes spirituelles sont fécondées dans le ventre de la nature matérielle, mais le corps, fourni par la nature matérielle, revêt de nombreuses espèces et formes de vie différentes. La théorie selon laquelle les symptômes de la vie émergent de l’interaction des vingt-quatre éléments matériels n’est pas corroborée ici. La force vitale provient directement de la Personnalité Suprême de la Divinité et est entièrement spirituelle. Par conséquent, aucune avancée scientifique matérielle ne peut produire la vie. La force vitale provient du monde spirituel et n’a aucun lien avec l’interaction des éléments matériels.
Source : A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada (édition 2014), « Srimad Bhagavatam », Troisième Chant, Chapitre 26 – Texte 19
Mahat-tattva est une ombre de la conscience pure à partir de laquelle le faux ego de l’entité vivante est généré.
Le mahat-tattva est la conscience globale, car une partie de celle-ci se manifeste en chacun de nous par l’intellect. Le mahat-tattva est directement lié à la conscience suprême de l’Être suprême, mais il apparaît toujours sous une forme matérielle. Le mahat-tattva, considéré comme une ombre de la conscience pure, est le terrain de germination de toute création. Il incarne une bonté pure teintée légèrement par le mode matériel de la passion, et l’activité est donc générée à partir de ce point.
Le mahat-tattva est l’intermédiaire entre l’esprit pur et l’existence matérielle. C’est la jonction de la matière et de l’esprit à partir de laquelle le faux ego de l’être vivant émerge. Toutes les entités vivantes sont des parties et des parcelles différenciées de la Personnalité de la divinité. Sous la pression du faux ego, les âmes conditionnées, bien que parties et parcelles de la Personnalité Suprême de la Divinité, prétendent être les bénéficiaires de ce monde matériel. Ce faux ego est la force contraignante de l’existence matérielle. Le Seigneur offre continuellement des opportunités aux âmes conditionnées de se libérer de ce faux ego, et c’est pourquoi la création matérielle a lieu à intervalles réguliers. Il donne aux âmes conditionnées toutes les facilités pour rectifier les activités du faux ego, mais Il n’interfère pas avec leur petite indépendance en tant que parties et parcelles du Seigneur.
Dans son existence spirituelle originelle, une entité vivante pure est pleinement consciente de sa position constitutionnelle en tant que serviteur éternel du Seigneur. Toutes les âmes qui se trouvent dans une telle conscience pure sont libérées et vivent donc éternellement dans la félicité et la connaissance sur les différentes planètes Vaikuntha dans le ciel spirituel. Lorsque la création matérielle se manifeste, elle ne leur est pas destinée. Les âmes éternellement libérées sont appelées nitya-muktas, et elles n’ont rien à voir avec la création matérielle. La création matérielle est destinée aux âmes rebelles qui ne sont pas prêtes à accepter la subordination au Seigneur Suprême. Cet esprit de fausse seigneurie s’appelle le faux ego. Il se manifeste dans les trois modes de la nature matérielle et n’existe que dans la spéculation mentale. Ceux qui sont dans le mode de la bonté pensent que chaque personne est Dieu et se moquent donc des purs dévots qui essaient de s’engager dans le service d’amour transcendantal du Seigneur. Ceux qui sont habités par le mode de la passion essaient de dominer la nature matérielle de diverses manières. Certains d’entre eux s’engagent dans des activités altruistes, comme s’ils étaient des agents chargés de faire du bien aux autres grâce à leurs plans mentaux spéculatifs. Ces hommes acceptent les méthodes standard de l’altruisme terrestre, mais leurs plans sont élaborés sur la base d’un faux ego. Ce faux ego va jusqu’à la limite d’imaginer la fusion avec le Seigneur. La dernière classe d’âmes conditionnées égoïstes – celles qui sont dans le mode de l’ignorance – s’égare en s’identifiant à leur corps grossier. Ainsi, toutes leurs activités sont centrées sur le corps uniquement. Toutes ces personnes ont la possibilité de jouer avec de fausses idées égoïstes, mais en même temps, le Seigneur a la gentillesse de leur donner la possibilité de s’aider des écritures comme la Bhagavad-gita et le Srimad-Bhagavatam afin qu’elles puissent comprendre la science de Krishna et ainsi réussir leur vie. Ainsi, toute la création matérielle est donc destinée aux entités vivantes égarées, qui errent au niveau mental sous l’influence d’illusions diverses du monde matériel.
Le faux ego, qui interagit avec les différents modes de la nature matérielle, est la source des éléments du monde phénoménal. Sa fonction principale est l’impiété. Lorsqu’une personne oublie son statut constitutionnel comme partie éternelle du Seigneur Suprême et cherche le bonheur de façon indépendante, son comportement se divise principalement en deux approches. D’abord, elle essaie d’agir de manière fructueuse pour un gain personnel ou pour satisfaire ses sens, et face à des échecs répétés, elle devient alors spéculatrice philosophique, se considérant au même niveau que Dieu. Cette illusion d’unité avec le Seigneur constitue le dernier piège de l’énergie illusoire, faisant obstacle à l’être vivant qui demeure en servitude sous l’influence du faux ego. La voie la plus efficace pour se libérer de cette emprise est d’abandonner l’habitude de spéculer sur la Vérité Absolue. Il est essentiel de comprendre que la Vérité Absolue, ou la Personnalité Suprême de la Divinité, ne peut être appréhendée par la spéculation philosophique d’une personne guidée par un ego faillible. La Vérité Absolue s’atteint en l’écoutant avec soumission et amour, à travers une autorité digne de foi, représentante des douze grandes autorités mentionnées dans le Srimad-Bhagavatam. Seule une telle approche permet de triompher de l’énergie illusoire du Seigneur, bien qu’elle soit insurmontable pour d’autres, comme l’indique la Bhagavad-gita (7.14).
Source : A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada (édition 2014), « Srimad Bhagavatam », Troisième Canto, Chapitre 5 – Texte 27 à 31
La philosophie qui ne vise pas le service de dévotion au Seigneur est considérée comme une spéculation mentale.
Le bhakti-yoga, le service de dévotion, est le principe de base de tous les systèmes philosophiques ; toute philosophie qui ne vise pas le service de dévotion au Seigneur est considérée comme une simple spéculation mentale. Mais bien sûr, le bhakti-yoga sans base philosophique est plus ou moins un sentiment. Il y a deux catégories d’hommes. Certains se considèrent comme intellectuellement avancés et se contentent de spéculer et de méditer, tandis que d’autres sont sentimentaux et n’ont aucune base philosophique pour leurs propositions. Aucun d’entre eux ne peut atteindre le but le plus élevé de la vie – ou, s’ils y parviennent, cela leur prendra de nombreuses années. La littérature védique suggère donc qu’il existe trois éléments – à savoir le Seigneur Suprême, l’entité vivante et leur relation éternelle – et que le but de la vie est de suivre les principes de la bhakti, ou service de dévotion, et d’atteindre finalement la planète du Seigneur Suprême dans une dévotion et un amour complet, en tant que serviteur éternel du Seigneur.
La philosophie Sankhya constitue une étude analytique de l’ensemble de l’existence. Il est indispensable de tout appréhender en examinant sa nature et ses caractéristiques, ce processus étant reconnu comme l’acquisition de connaissances. Cependant, il ne suffit pas de simplement accumuler des connaissances sans atteindre le dessein de la vie ou le principe fondamental de l’acquisition de connaissances – le bhakti-yoga. Abandonner le bhakti-yoga pour se concentrer uniquement sur l’étude analytique de la nature des choses, telles qu’elles sont, aboutira à un résultat pratiquement nul. Dans le Bhagavatam, il est mentionné que s’engager ainsi est un peu comme le décorticage du riz. Il ne sert à rien d’enlever la peau si le grain a déjà été enlevé. L’étude scientifique de la nature matérielle, de l’entité vivante et de la Sur-âme permet de comprendre le principe fondamental du service de dévotion au Seigneur.
Source : A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada (édition 2014), « Srimad Bhagavatam », Troisième Chant, Chapitre 29 – Texte 02
Au moment de la mort, l’individu sera absorbé par les pensées qu’il a cultivées tout au long de sa vie.
Dans la Bhagavad-gita, il est enseigné que, au moment de la mort, une personne sera absorbée par les pensées qu’elle a nourries tout au long de sa vie. Ainsi, une personne qui a consacré son existence à prendre soin de sa famille verra les affaires familiales occuper ses dernières pensées. C’est la séquence naturelle pour un individu ordinaire. En effet, l’homme ordinaire n’a pas conscience de la destinée de sa vie ; il est simplement absorbé par les préoccupations matérielles et par le soutien de sa famille. À l’approche de la mort, personne n’est satisfait de la façon dont il a géré les aspects financiers de sa famille ; chacun ressent qu’il n’a pas pu subvenir à tous les besoins. Animé par un profond attachement familial, il néglige son devoir principal, qui est de maîtriser ses sens et de cultiver sa conscience spirituelle. Il arrive parfois qu’une personne mourante confie les affaires familiales à son fils ou à un membre de sa famille en disant : « Je m’en vais. S’il vous plaît, veillez sur la famille. » Ignorant de sa destination future, il ressent malgré tout, au seuil de la mort, une inquiétude quant à la pérennité de sa famille. Il n’est pas rare de voir un mourant demander au médecin de prolonger sa vie, ne serait-ce que quelques années, afin de mener à bien le plan de subsistance familial qu’il a initié. Ces attitudes témoignent des affres matérielles de l’âme conditionnée. L’individu oublie complètement son engagement spirituel ultime – devenir conscient de Krishna – et demeure préoccupé par la planification de la subsistance de sa famille, même s’il change de famille à plusieurs reprises.
Source : A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada (édition 2014), « Srimad Bhagavatam », Troisième Chant, Chapitre 30 – Texte 18
Dans la conscience de Krishna, rien n’est interdit, mais tout est rendu yukta, réglementé de manière appropriée.
Il faut observer les règles et règlements prescrits, comme le confirme la Bhagavad-gita, yuktahara-viharasya. Lorsqu’une personne s’engage dans le service de dévotion dans la conscience de Krishna, elle doit toujours manger, dormir, se défendre et s’accoupler parce que ce sont des nécessités du corps. Mais il accomplit ces activités de manière réglementée. Il doit manger du Krishna-prasada. Il doit dormir selon des principes réglementés. Le principe est de réduire la durée du sommeil et de réduire l’alimentation, en ne prenant que ce qui est nécessaire pour maintenir le corps en forme. En bref, le but est le progrès spirituel et non la satisfaction des sens. De même, il est nécessaire de restreindre la vie sexuelle. La vie sexuelle n’est destinée qu’à engendrer des enfants conscients de Krishna. Autrement, la vie sexuelle n’est pas nécessaire. Rien n’est interdit, mais tout est rendu yukta, réglementé, avec l’objectif supérieur toujours à l’esprit. En suivant toutes ces règles de vie, on se purifie et toutes les idées fausses dues à l’ignorance deviennent nulles. Il est expressément indiqué ici que les causes de la servitude matérielle sont entièrement surmontées.
L’enseignement sanskrit d’anartha-nivritti indique que ce corps n’est pas désirable. Nous, en tant qu’âmes spirituelles, n’avons jamais eu besoin de ce corps matériel. Cependant, du fait de notre désir de rechercher la satisfaction à travers un corps matériel, nous en sommes pourvus sous l’emprise de l’énergie matérielle, agissant sous la direction de la Personnalité Suprême de la Divinité. Lorsque nous retrouvons notre place originelle en tant que serviteurs du Seigneur Suprême, nous commençons à oublier les besoins du corps et finissons par oublier le corps lui-même.
Parfois, pendant un rêve, nous revêtons un corps particulier avec lequel nous évoluons durant ce rêve. Il peut m’arriver de rêver que je vole dans le ciel, que je me promène dans une forêt, ou que je me trouve dans un lieu inconnu. Cependant, dès que je me réveille, j’oublie tous ces corps. De la même manière, lorsqu’une personne est consciente de Krishna et lui est pleinement dévouée, elle oublie tous ses changements de corps. Nous changeons constamment de corps, dès notre naissance dans le ventre de notre mère. Mais lorsque nous sommes éveillés à la conscience de Krishna, tous ces corps deviennent insignifiants. En effet, la priorité est l’engagement de l’âme dans la vraie vie spirituelle. Les besoins corporels passent au second plan, car l’engagement de l’âme dans la vraie vie spirituelle est incontournable. Les activités du service de dévotion dans la pleine conscience de Krishna sont la source de notre élévation vers la transcendance. Les mots « bhagavaty atma-samsraye » désignent la Personnalité Divine comme l’âme suprême, ou l’âme de chacun. Dans la Bhagavad-gita, Krishna dit, « bijam mam sarva-bhutanam » : « Je suis la semence de toutes les entités. » En se réfugiant auprès de l’Être suprême grâce au processus du service de dévotion, on se place pleinement dans le concept de la Personnalité Divine. Comme le décrit Kapila, « mad-guna-sruti-matrena », quiconque est pleinement conscient de Krishna et situé dans la Personnalité Divine est immédiatement empli d’amour pour Dieu dès qu’il entend parler des qualités transcendantes du Seigneur.
Source : A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada (édition 2014), « Srimad Bhagavatam », Troisième Chant, Chapitre 33 – Texte 26
Les activités de l’âme libérée doivent être acceptées comme la continuation des activités passées.
Les questions suivantes peuvent être posées. Tant que l’âme libérée est en contact avec le corps, pourquoi les activités corporelles ne l’affectent-elles pas ? N’est-elle pas contaminée par l’action et la réaction des activités matérielles ? Ce verset répond à ces interrogations en expliquant que le corps matériel d’une âme libérée est pris en charge par la Personnalité Suprême de la Divinité. Il n’opère pas par la force vitale de l’entité vivante ; il agit simplement en réaction aux activités passées. Tout comme un ventilateur électrique continue de tourner un certain temps après avoir été éteint, de la même manière, bien que l’âme libérée puisse sembler agir comme un être humain ordinaire, ses activités doivent être perçues comme la continuité d’activités antérieures. Dans un rêve, on peut se voir posséder divers corps, mais une fois éveillé, on réalise que ces corps étaient tous fictifs. De la même façon, bien que l’âme libérée puisse posséder des éléments dérivés du corps tels que des enfants, une femme, une maison, etc., elle ne s’identifie pas à ces extensions corporelles. Elle comprend qu’il s’agit des produits du rêve matériel. Le corps grossier est formé des éléments grossiers de la matière, tandis que le corps subtil est constitué du mental, de l’intelligence, de l’ego et de la conscience. Si nous pouvons considérer le corps subtil d’un rêve comme fictif et ne pas nous y identifier, une personne éveillée n’a certainement pas besoin de s’identifier au corps physique. De même qu’une personne éveillée n’est nullement liée aux activités de son corps dans un rêve, de même une âme éveillée et libérée n’est nullement concernée par les activités de son corps actuel. En d’autres termes, connaissant sa position constitutive, elle ne souscrit jamais au concept corporel de la vie.
Source : A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada (édition 2014), « Srimad Bhagavatam », Troisième Chant, Chapitre 28 – Texte 38
Une femme n’est pas censée prendre le sannyasa.
Kardama Muni se sentait préoccupé par sa bonne épouse, Devahuti, lorsqu’il partit de la maison. Son digne fils lui promit alors que non seulement Kardama Muni serait libéré de la servitude matérielle, mais que Devahuti bénéficierait également de sa guidance et serait également libérée. Cet épisode illustre parfaitement la situation : bien que son mari parte pour poursuivre la réalisation spirituelle en prenant l’ordre du sannyasa, son représentant, son fils également éduqué, demeure à la maison pour délivrer sa mère. En effet, un sannyasi n’est pas supposé emmener sa femme avec lui. Durant la période vanaprastha, entre la vie active et la renonciation, il est possible de garder sa femme comme assistante sans relations sexuelles. Cependant, une fois sur la voie du sannyasa, il n’est plus possible de vivre avec sa femme. Sinon, des personnes comme Kardama Muni pourraient l’avoir fait, et rien n’aurait pu entraver leur quête de réalisation de soi.
Kardama Muni a respecté l’injonction védique selon laquelle aucun sannyasa ne peut entretenir de relation avec les femmes. Mais quelle est la situation d’une femme abandonnée par son mari ? Elle est confiée à son fils, et ce dernier promet de libérer sa mère de la servitude matérielle. Une femme n’est pas censée d’attendre le sannyasa. Les prétendues organisations spirituelles modernes accordent même le sannyasa aux femmes, bien que les écrits védiques ne l’autorisent en aucun cas. Sinon, si cela avait été autorisé, Kardama Muni aurait pu transmettre le sannyasa à son épouse. La femme doit demeurer au foyer. Elle ne connaît que trois étapes dans sa vie : la dépendance envers son père dans l’enfance, la dépendance envers son mari dans sa jeunesse, et finalement, dans sa vieillesse, la dépendance envers son fils adulte, tel que Kapila. Dans sa vieillesse, le bien-être de la femme dépend de son fils adulte. Le fils idéal, Kapila Muni, assure à son père la libération de sa mère, afin que ce dernier puisse partir en paix, sans inquiétude pour sa bonne épouse.
Source : A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada (édition 2014), « Srimad Bhagavatam », Troisième Chant, Chapitre 24 – Texte 40
Pourquoi la Bhakti est-elle meilleure que la Mukti ?
La bhakti occupe une place bien plus élevée que la mukti, car les efforts d’une personne pour se libérer de l’emprise matérielle sont automatiquement mis au service de la dévotion. L’exemple est donné ici que le feu dans l’estomac peut digérer tout ce que nous mangeons. Si notre pouvoir digestif est suffisamment fort, le feu dans l’estomac pourra digérer tout ce que nous ingérons. De même, un dévot n’a pas besoin d’essayer séparément d’atteindre la libération. Son service à la Personnalité Suprême de la Divinité est le processus de sa libération, car s’engager dans le service du Seigneur, c’est se libérer de tous les liens matériels qui emprisonnent l’âme conditionnée. Sri Bilvamangala Thakura a très bien expliqué cette position. Il a dit : » Si je voue une dévotion inébranlable aux pieds de lotus du Seigneur Suprême, alors la mukti, ou libération, me sert de servante. Mukti, la servante, est toujours prête à faire tout ce que je lui demande ».
Pour un dévot, la libération ne pose aucun problème. Elle a lieu sans effort particulier. Ainsi, la bhakti est de loin préférable à la mukti ou à la position impersonnelle. Les impersonnalistes se soumettent à de sévères pénitences et austérités pour atteindre la mukti, mais le bhakta, simplement en s’engageant dans le processus de bhakti, en particulier en chantant Hare Krishna, Hare Krishna, Krishna Krishna, Hare Hare. Hare Rama, Hare Rama, Rama Rama, Hare Hare, développe immédiatement le contrôle de la langue en l’engageant dans le chant et en acceptant les restes de nourriture offerts à la Personnalité Divine. Dès que la langue est contrôlée, tous les autres sens sont naturellement contrôlés automatiquement. Le contrôle des sens est la perfection du principe du yoga, et la libération d’une personne commence immédiatement dès qu’elle s’engage dans le service du Seigneur. Kapiladeva confirme que la bhakti, ou service de dévotion, est gariyasi, plus glorieuse que siddhi, la libération.
Source : A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada (édition 2014), « Srimad Bhagavatam », Troisième Chant, Chapitre 25 – Texte 33
Différence entre un mayawadi et un pur dévot.
De nombreux prétendus dévots pensent que dans l’état conditionné, nous pouvons vénérer la Personnalité Divine, mais qu’en fin de compte, il n’y a pas de personnalité. Ils affirment que, puisque la Vérité absolue est sans forme et sans personnalité, nous pouvons momentanément imaginer une forme personnelle de la Vérité absolue impersonnelle, mais dès que nous sommes libérés, le culte de la forme vénérée disparaît. C’est la théorie avancée par la philosophie Mayavada. En réalité, les impersonnalistes ne se fondent pas dans l’existence de la Personne Suprême, mais dans son éclat corporel personnel, que l’on appelle le brahmajyoti. Bien que ce brahmajyoti ne soit pas différent de Son corps personnel, cette sorte d’unité (se fondre dans l’éclat corporel de la Personnalité Divine) n’est pas acceptée par un pur dévot, car les dévots s’engagent dans un plaisir plus grand que le soi-disant plaisir de se fondre dans Son existence. Le plus grand plaisir est de servir le Seigneur. Les dévots pensent toujours à la façon de Le servir ; ils conçoivent toujours des moyens de servir le Seigneur Suprême, même au milieu des plus grands obstacles de l’existence matérielle.
Les Mayavadis acceptent la description des temps du Seigneur comme des histoires, mais en fait ce ne sont pas des histoires, ce sont des faits historiques. Les purs dévots acceptent les récits des temps du Seigneur non pas comme des histoires, mais comme la Vérité Absolue. Les mots mama paurusani sont significatifs. Les dévots sont très attachés à la glorification des activités du Seigneur, alors que les Mayavadis ne peuvent même pas penser à ces activités. Selon eux, la Vérité absolue est impersonnelle. Sans existence personnelle, comment peut-il y avoir d’activité ? Les impersonnalistes considèrent les activités décrites dans le Srimad-Bhagavatam, la Bhagavadgita et d’autres littératures védiques comme des histoires fictives et les interprètent donc de la manière la plus malicieuse. Ils n’ont aucune idée de la Personnalité Divine. Ils mettent inutilement leur nez dans les écritures et les interprètent de manière trompeuse afin d’induire en erreur le public innocent. Les activités de la philosophie Mayavada sont très dangereuses pour le public, et c’est pourquoi le Seigneur Caitanya nous a avertis de ne jamais écouter à un Mayavadi à propos d’une quelconque écriture. Ils gâcheront tout le processus, et la personne qui les écoute ne pourra jamais s’engager sur la voie du service de dévotion pour atteindre la plus haute perfection, ou bien ne pourra le faire qu’après un temps très long.
Kapila Muni affirme clairement que les activités de bhakti, ou activités de service de dévotion, sont transcendantes à la mukti, ce qui constitue le pancama-purushartha. En général, les individus se livrent à des activités religieuses, au développement économique et à la recherche de satisfaction des sens, avec l’idée ultime de devenir un avec le Seigneur Suprême (mukti). Cependant, la bhakti transcende toutes ces activités. Ainsi, le Srimad-Bhagavatam débute en affirmant que toutes les formes prétentieuses de religiosité se sont totalement éloignées de son contenu et sont égarées. Les activités rituelles visant le développement financier, la satisfaction des sens et, une fois la satisfaction des sens frustrée, le désir de ne faire qu’un avec le Seigneur Suprême, sont toutes rejetées de façon catégorique dans le Bhagavatam. Ce texte est spécialement destiné aux dévots purs, qui demeurent constamment dans la conscience de Krishna, se consacrent aux activités du Seigneur et glorifient ces activités transcendantes. Les vrais dévots vénèrent les activités transcendantes du Seigneur à Vrindavana, Dvaraka et Mathura, telles que décrites dans le Srimad-Bhagavatam et d’autres puranas. Les philosophes mayavadis les rejettent en tant qu’histoires fictives, alors qu’en réalité, il s’agit de sujets importants et adorables, qui ne peuvent être pleinement appréciés que par les dévots. Voilà la différence fondamentale entre un Mayavadi et un pur dévot.
Source : A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada (édition 2014), « Srimad Bhagavatam », Troisième Chant, Chapitre 25 – Texte 34
Un pur dévot n’est jamais empêtré dans les affaires matérielles du monde
On peut se demander comment on peut toujours penser au Seigneur en ce qui concerne Son nom, Sa renommée, Sa qualité, etc. si l’on est gêné par les pensées relatives aux affaires familiales. Dans le monde matériel, chacun est plein de pensées sur la façon d’entretenir sa famille, de protéger ses richesses, de rester en phase avec ses amis et ses parents, etc. Il est donc toujours dans la crainte et la lamentation, essayant de maintenir le statu quo. En réponse à cette question, ce verset de Brahma est tout à fait approprié.
Un pur dévot du Seigneur ne se considère jamais comme le propriétaire de sa maison. Il abandonne tout au contrôle suprême du Seigneur, et n’a donc aucune crainte à avoir quant au bien-être de sa famille ou à la protection de ses intérêts. Grâce à cet abandon, il n’est plus attiré par la richesse. Même s’il est attiré par la richesse, ce n’est pas pour le plaisir des sens, mais pour le service du Seigneur. Un pur dévot peut être attiré par l’accumulation de richesses tout comme un homme ordinaire, mais la différence est qu’un dévot acquiert de l’argent pour le service du Seigneur, alors que l’homme ordinaire gagne de l’argent pour le plaisir des sens. Ainsi, l’acquisition de richesses par un dévot n’est pas une source d’anxiété, comme c’est le cas pour un homme mondain. Et parce qu’un pur dévot accepte tout dans l’optique de servir le Seigneur, les dents empoisonnées de l’accumulation de richesses sont neutralisées. Si un serpent est débarrassé de son poison et qu’il mord un homme, il n’y a pas d’effet fatal. De même, la richesse accumulée pour la cause du Seigneur n’a pas de dents empoisonnées, et l’effet n’est pas fatal. Un pur dévot n’est jamais empêtré dans les affaires matérielles du monde, même s’il reste dans le monde comme un homme ordinaire.
Source : A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada (édition 2014), « Srimad Bhagavatam », Troisième Chant, Chapitre 9 – Texte 6.
Un dévot ne se laisse jamais troubler par les revers, sachant que tout est orchestré par la Personnalité Suprême de la Divinité.
Lorsque quelque chose est orchestré par la Personnalité Suprême de la Divinité, on ne devrait pas en être troublé, même si cela semble être un revers selon nos calculs. Par exemple, il peut arriver qu’un prédicateur puissant soit tué ou mis en difficulté, comme ce fut le cas pour Haridasa Thakura. Il était un grand dévot venu dans ce monde matériel pour exécuter la volonté du Seigneur en prêchant ses gloires. Cependant, Haridasa a été puni par le Kazi en étant battu sur vingt-deux places de marché. De même, le Seigneur Jésus-Christ a été crucifié et Prahlada Maharaja a été soumis à de nombreuses épreuves. Les Pandavas, amis directs de Krishna, ont perdu leur royaume, leur femme a été insultée et ils ont dû endurer de nombreuses tribulations. Face à tous ces revers qui touchent les dévots, il ne convient pas de s’alarmer ; il faut simplement comprendre qu’il y a un dessein de la Personnalité Suprême de la Divinité dans ces circonstances. La conclusion du Bhagavatam est qu’un dévot n’est jamais perturbé par de tels revers. Il accepte même les conditions défavorables comme une grâce du Seigneur. Celui qui continue à servir le Seigneur, même dans des conditions difficiles, est assuré de retourner à la divinité, sur les planètes Vaikuntha. Le Seigneur Brahma assura aux demi-dieux qu’il était inutile de discuter de la manière dont la situation troublante des ténèbres s’était produite, puisque c’était l’œuvre du Seigneur Suprême. Brahma le savait, car il était un grand dévot ; il lui était possible de comprendre le dessein du Seigneur.
Source : A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada (édition 2014), « Srimad Bhagavatam », Troisième Chant, Chapitre 16 – Texte 37
Il n’est peut-être pas indispensable de se conformer au système du Varnasrama-dharma lorsqu’on est pleinement investi dans le service de dévotion.
Chaque être humain devrait concevoir de merveilleux enfants avec son épouse, tel un acte sacrificiel pour adorer la Suprême Personnalité Divine dans le service dévotionnel, comme mentionné dans le Vishnu Purana (3.8.9) : » Varnasramacaravata « .
Varnasramacaravata purusena parah puman
Vishnur aradhyate pantha nanyat tat-tosa-karanam
« On peut vénérer la Personnalité suprême de la Divinité, Vishnou, en respectant correctement les principes du varna et de l’asrama. Il n’y a pas d’autre solution que d’apaiser le Seigneur en suivant les principes du système varnasrama. » L’adoration de Vishnou est le but ultime de la vie humaine. Ceux qui contractent le mariage pour le plaisir des sens doivent également assumer la responsabilité de satisfaire la Personnalité suprême de la Divinité, Vishnou, et la première étape est le système du varnasrama-dharma. Le varnasrama-dharma est l’institution systématique permettant de progresser dans l’adoration de Vishnou. Cependant, s’engager directement dans le processus de service dévotionnel à la Personne suprême de la Divinité peut rendre superflu le fait de se soumettre au système Varnasrama-dharma. Les autres fils de Brahma, les Kumaras, s’engageaient directement dans le service de dévotion et n’avaient donc pas besoin d’appliquer les principes du Varnasrama-dharma.
Source : A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada (édition 2014), « Srimad Bhagavatam », Troisième Chant, Chapitre 13 – Texte 11
L’entité vivante conditionnée est satisfaite du type de corps spécifique qui lui a été attribué.
On raconte qu’un jour, Indra, le roi des cieux, fut maudit par son maître spirituel, Brhaspati, à cause de son comportement inapproprié, et il se transforma en porc sur cette terre. Après plusieurs jours, lorsque Brahma voulut le ramener dans son royaume céleste, Indra, sous la forme d’un porc, oublia toute notion de sa dignité royale et refusa de rentrer. C’est là tout le charme de maya. Même Indra peut oublier sa nature céleste et se contenter de la vie d’un porc. Sous l’influence de maya, l’âme conditionnée s’attache si fortement à son type de corps qu’elle refuse de le quitter, même si on lui offre un corps royal. Cet attachement a un impact profond sur toutes les entités vivantes conditionnées. Le Seigneur Krishna fait lui-même cette proposition : « Abandonnez tout ce que vous avez dans ce monde matériel. Venez à Moi, et Je vous protégerai », mais nous résistons. Nous nous croyons à l’aise. Pourquoi devrions-nous nous abandonner à Krishna et retourner dans Son royaume ? C’est cela qu’on appelle l’illusion, ou maya. Chacun se satisfait de son niveau de vie, aussi misérable soit-il.
Source:A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada (édition 2014), « Srimad Bhagavatam », Troisième Canto, Chapitre 30 – Texte 05
La femme créée par le seigneur est la représentation de maya.
Il arrive parfois qu’un puits abandonné soit recouvert d’herbe, et qu’un voyageur imprudent, ignorant l’existence de ce puits, y tombe, entraînant ainsi sa mort. De la même manière, la relation avec une femme débute lorsqu’on accepte de son service, car la femme a été spécifiquement créée par le Seigneur pour servir l’homme. En acceptant son service, l’homme se retrouve piégé. S’il n’est pas assez avisé pour reconnaître qu’elle peut être un passage vers la vie infernale, il risque de l’approcher sans réserve. Cette pratique est réservée à ceux qui souhaitent s’élever vers le plan transcendantal. Il y a cinquante ans encore, dans la société hindoue, de telles interactions étaient strictement encadrées. Une femme ne pouvait pas voir son mari durant la journée. Les propriétaires de maison avaient même des espaces distincts. Les quartiers intérieurs étaient réservés aux femmes, tandis que les extérieurs étaient pour les hommes. Accepter un service d’une femme peut sembler agréable, mais il convient d’exercer une grande prudence, car il est clairement stipulé que la femme peut devenir un obstacle à la spiritualité, entraînant la mort ou l’oubli de soi. Elle peut entraver le chemin vers l’éveil spirituel.
Source : A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada (édition 2014), « Srimad Bhagavatam », Troisième Canto, Chapitre 31 – Texte 40
Les personnes matérialistes ne s’intéressent pas aux activités transcendantales du Seigneur Suprême.
Selon la pensée védique, quatre principes d’élévation existent : la religiosité, la prospérité économique, la satisfaction des sens et la libération. Ceux qui ne pensent qu’aux plaisirs matériels planifient souvent l’exécution de leurs obligations, en cherchant à améliorer leur situation économique afin de jouir de la vie matérielle. Ils s’intéressent à trois processus d’élévation : la religiosité, la prospérité économique et la satisfaction des sens. En améliorant leur situation économique, ils peuvent profiter de la vie matérielle. Ainsi, les matérialistes se concentrent sur ces processus d’élévation, appelés trai-vargika. Trai signifie « trois » et vargika se réfère à « processus d’élévation ». Ces personnes, axées sur les plaisirs matériels ne manifestent aucune curiosité ou intérêt pour la Personnalité Suprême de la Divinité ; au contraire, elles lui sont souvent hostiles.
La Personnalité Suprême de la Divinité est décrite ici comme hari-medhah, ou « Celui qui peut nous libérer du cycle des naissances et des morts ». Les personnes matérialistes ne manifestent jamais d’intérêt pour les merveilleux passe-temps du Seigneur. Elles considèrent cela comme des fictions ou des histoires, et pensent que la divinité suprême est également un individu de nature matérielle. Elles ne sont pas aptes à progresser dans le service de dévotion ou la conscience de Krishna. Ces individus préfèrent les récits tirés des journaux, les romans et les drames fictifs et ne sont pas attirés par les activités authentiques du Seigneur, comme celles de Krishna à Kuruksetra ou des Pandavas à Vrindavana et Dvaraka, qui sont racontées dans la Bhagavad-gita et le Srimad-Bhagavatam. Au lieu de cela, ils s’intéressent davantage aux activités des politiciens ou des hommes riches de ce monde.
Tout le monde est fasciné par les histoires sur les comportements des autres, qu’il s’agisse de politiciens, de riches, de célébrités ou de personnages de fiction. Il existe une quantité infinie de littérature dénuée de sens et de philosophies spéculatives qui intéressent souvent les matérialistes. En revanche, lorsqu’on leur présente des ouvrages authentiques tels que le Srimad-Bhagavatam, la Bhagavad-gita, le Vishnu Purana ou des textes religieux d’autres cultures, comme la Bible et le Coran, ils ne manifestent aucun intérêt. Ces individus sont considérés comme perdus par l’ordre suprême, de la même manière qu’un porc. Ce dernier se contente de consommer des excréments. Même si on lui présente une délicieuse préparation à base de lait concentré ou de ghee, il ne l’appréciera pas ; il préférera les matières fécales qu’il trouve bien plus savoureuses. Les personnes matérialistes sont perçues comme condamnées car elles se passionnent pour des activités inférieures, délaissant celles qui sont transcendantales. Le récit des activités du Seigneur est comme un nectar, et à côté de cela, toute information qui pourrait susciter notre intérêt est en réalité infernale.
Source : A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada (édition 2014), « Srimad Bhagavatam », Troisième Canto, Chapitre 32 – Texte 18 & 19
Les hommes et les femmes devraient être attirés par le service du Seigneur.
Dans les enseignements du Seigneur Kapiladeva, il est expliqué que non seulement la femme est la porte de l’enfer pour l’homme, mais que l’homme peut également être une source de damnation pour la femme. Cela repose sur la notion d’attachement. Un homme s’attache à une femme en raison de ses services, de sa beauté et de divers autres atouts, tandis qu’une femme s’attache à un homme parce qu’il lui procure un cadre de vie agréable, des ornements, des vêtements et des enfants. Cet attachement mutuel repose sur des plaisirs matériels. Tant que les individus sont attachés l’un à l’autre par de tels désirs, la femme peut être nuisible à l’homme, et vice versa. Cependant, si cet attachement est redirigé vers Krishna, les deux deviennent conscients de Krishna, et leur mariage prend une dimension très agréable. Srila Rupa Gosvami recommande donc :
anasaktasya visayan yatharham upayunjatah
nirbandhah Krishna-sambandhe yuktam vairagyam ucyate
(Bhakti-rasamrta-sindhu 1.2.255)
L’homme et la femme devraient vivre ensemble comme des maîtres de maison en relation avec Krishna, uniquement dans le but de s’acquitter de leurs devoirs au service de Krishna. Engagez les enfants, engagez la femme et engagez le mari, tous dans des devoirs conscients de Krishna, et alors tous ces attachements corporels ou matériels disparaîtront. Puisque le médium est Krishna, la conscience est pure et il n’y a aucune possibilité de dégradation à aucun moment.
Source : A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada (édition 2014), « Srimad Bhagavatam », Troisième Canto, Chapitre 31 – Texte 42
La réalisation de la forme personnelle du Seigneur est le stade de perfection le plus élevé du yoga.
La réalisation de la forme personnelle du Seigneur représente le stade le plus élevé de perfection dans le yoga. Dans le sixième chapitre de la Bhagavad-gita, où la pratique du yoga est détaillée, cette réalisation est qualifiée de perfection du yoga. Après avoir pratiqué les postures assises et d’autres principes régulateurs du système, on parvient finalement au stade du samadhi, qui correspond à l’absorption dans le Suprême. À ce niveau, il est possible de percevoir la Personnalité Suprême de la Divinité sous sa forme partielle de Paramatma, ou telle qu’elle est réellement. Le samadhi est décrit dans les écrits de yoga faisant autorité, comme les Patanjali-sutras, comme un plaisir transcendantal.
Le système de yoga présenté dans les écrits de Patanjali est considéré comme une référence, tandis que les yogis modernes, qui élaborent leurs propres méthodes sans se référer aux autorités reconnues, apparaissent tout simplement ridicules. Le yoga de Patanjali est connu sous le nom d’astanga-yoga. Il arrive que les impersonnalistes altèrent le système de Patanjali en raison de leur vision moniste. Patanjali affirme que l’âme ressent une satisfaction transcendante lorsqu’elle rencontre et perçoit la Sur-âme. Si l’on reconnaît l’existence de la Sur-âme et de l’individu, la théorie impersonnaliste du monisme s’effondre. C’est pourquoi certains impersonnalistes et philosophes de la vacuité interprètent le système de Patanjali à leur manière, déformant ainsi tout le processus du yoga.
D’après Patanjali, quand une personne réussit à se libérer de tous les désirs matériels, elle atteint sa véritable nature, transcendantale, et cette réalisation est qualifiée de pouvoir spirituel. Dans le domaine matériel, les individus sont influencés par les modes de la nature matérielle. Leurs aspirations sont : (1) être religieux, (2) s’enrichir financièrement, (3) satisfaire leurs sens, et enfin (4) ne faire qu’un avec le Suprême. Selon les monistes, lorsqu’un yogi s’unit au Suprême et perd son existence individuelle, il atteindrait le plus haut stade, connu sous le nom de kaivalya. Toutefois, en réalité, le véritable stade de réalisation de la Personnalité de la Divinité est kaivalya. La compréhension que le Seigneur Suprême est entièrement spirituel permet, dans une réalisation spirituelle complète, de saisir sa véritable nature – la Personnalité Suprême de la Divinité – ce qui est aussi appelé kaivalya, ou dans le langage de Patanjali, la réalisation du pouvoir spirituel. La proposition de Patanjali est qu’une fois libérés des désirs matériels et ancrés dans la réalisation spirituelle du soi et du Suprême, on atteint ce qui est désigné par le terme cit-sakti. Dans une pleine réalisation spirituelle, on éprouve un bonheur spirituel, décrit dans la Bhagavad-gita comme le bonheur suprême, au-delà des plaisirs matériels. La transe est décrite comme étant de deux sortes : samprajnata et asamprajnata, représentant la spéculation mentale et la réalisation de soi. Dans le samadhi ou asamprajnata, on peut appréhender, grâce à ses sens spirituels, la forme spirituelle du Seigneur. Cela constitue le but ultime de la réalisation spirituelle.
Selon Patanjali, lorsqu’on est ancré dans la réalisation constante de la forme suprême du Seigneur, on atteint le stade de la perfection, comme l’a démontré Kardama Muni. Si ce niveau de perfection n’est pas atteint – au-delà des étapes préliminaires du système de yoga – il n’y a pas de réalisation ultime. Le système de l’astanga-yoga comprend huit perfections. Celui qui les a réalisées peut devenir plus léger que le plus léger et plus grand que le plus grand, ainsi que réaliser tout ce qu’il désire. Cependant, même le succès matériel dans le yoga n’est pas la véritable perfection ni le but ultime. Le but ultime est ici défini : Kardama Muni a vu la Personnalité Suprême de Dieu dans Sa forme éternelle. Le service de dévotion débute par la relation entre l’âme individuelle et l’âme suprême, ou entre Krishna et les dévots de Krishna, et une fois cet état atteint, il n’y a pas de retour en arrière. Si, par le biais du yoga, quelqu’un aspire à voir la Personnalité Suprême de la Divinité, mais se laisse plutôt détourner par la quête de pouvoir matériel, il se retrouve bloqué dans sa progression. La jouissance matérielle, soutenue par de faux yogis, est sans rapport avec la réalisation transcendantale du bonheur spirituel. Les véritables adeptes du bhakti-yoga se contentent uniquement des nécessités matérielles de la vie pour maintenir le corps et l’âme ensemble, s’abstenant totalement de toute satisfaction matérielle excessive. Ils sont prêts à endurer diverses tribulations, tant qu’ils peuvent avancer dans la réalisation de la Personnalité de Dieu.
Source : A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada (édition 2014), « Srimad Bhagavatam », Troisième Canto, Chapitre 12 – Texte 21
Non Les progrès scientifiques de la science matérielle ne pourront jamais produire un être vivant.
La progéniture de tout être vivant provient de la fécondation de la mère par le père à travers le sperme, et l’entité vivante développée à partir du sperme du père prend la forme de la mère. De même, la nature matérielle mère, ne peut générer d’entités vivantes à partir de ses éléments matériels tant qu’elle n’est pas fertilisée par le Seigneur lui-même. Telle est le mystère de la création des êtres vivants. Ce processus de fécondation est réalisé par la première incarnation du purusa, Karanarnavasayi Vishnu. Par son simple regard sur la nature matérielle, l’ensemble du processus est accompli. Nous ne devrions pas appréhender la fécondation par la Personnalité de la Divinité selon notre conception humaine du sexe. Le Seigneur omnipotent peut féconder rien qu’avec ses yeux, et c’est pourquoi il est appelé le tout-puissant. Chaque partie de Son corps transcendant peut accomplir les fonctions des toutes les autres parties. Cela est affirmé dans la Brahma-samhita (5.32) : angani yasya sakalendriya-vrttimanti. La Bhagavad-gita (14.3) renforce également ce principe : mama yonir mahad-brahma tasmin garbham dadhamy aham. Lors de la création cosmique, les entités vivantes proviennent directement du Seigneur et ne sont jamais des produits de la nature matérielle. Ainsi, aucun avancement scientifique en matière scientifique ne peut jamais produire un être vivant. Telle est le mystère de la création matérielle. Les entités vivantes sont étrangères à la matière et ne peuvent être heureuses que si elles font partie de la vie spirituelle du Seigneur. L’être vivant, dans l’erreur et l’oubli de son état originel, gaspille son temps à rechercher le bonheur dans le monde matériel. L’ensemble du processus védique vise à rappeler cette caractéristique essentielle de la vie. Le Seigneur accorde à l’âme conditionnée un corps matériel pour sa prétendue jouissance, mais si elle ne retrouve pas la raison et n’accède pas à la conscience spirituelle, le Seigneur la renvoie à l’état non manifesté comme elle l’était au début de la création. Le Seigneur est décrit ici comme viryavan, ou l’être le plus puissant, seul Lui peut imprégner la nature matérielle avec d’innombrables entités vivantes qui sont conditionnées depuis des temps immémoriaux.
Source : A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada (édition 2014), « Srimad Bhagavatam », Troisième Canto, Chapitre 05 – Texte 26
La terre n’est jamais surchargée à cause d’une croissance démographique.
Il est faux de croire qu’en raison de la croissance de la population, le monde devient surpeuplé, ce qui entraîne des guerres et d’autres formes de destruction. La terre n’est jamais surpeuplée. Les montagnes et les océans, qui contiennent plus d’entités vivantes que d’êtres humains, ne souffrent pas de surpopulation. Si nous comptions tous les êtres vivants à la surface de la terre, nous constaterions que le nombre d’êtres humains ne représente même pas cinq pour cent du total. Lorsque le taux de natalité humain augmente, celui des autres espèces augmente également proportionnellement. Le taux de reproduction des animaux inférieurs (comme les bêtes, les animaux aquatiques et les oiseaux) est bien supérieur à celui des humains. Le Seigneur Suprême a prévu des moyens suffisants pour nourrir tous les êtres vivants sur terre et peut encore en prévoir plus s’il y a une augmentation disproportionnée du nombre d’êtres vivants.
De ce fait, l’augmentation de la population n’est pas la cause du fardeau. La terre est surchargée par le dharma-glani, qui fait référence à la non-réalisation des souhaits du Seigneur. Le Seigneur est apparu sur terre pour freiner l’augmentation des mécréants, et non l’augmentation de la population, comme le prétendent à tort les économistes mondains. Lorsque Krishna est venu, il y avait déjà suffisamment de mécréants qui avaient transgressé les désirs divins. La création matérielle est destinée à satisfaire le désir du Seigneur, qui est de donner aux âmes conditionnées une chance d’améliorer leur situation avant d’entrer dans le royaume de Dieu. L’ensemble du processus cosmique vise à offrir à ces âmes une opportunité d’entrer dans ce royaume, et la nature, sous la direction du Seigneur, fournit ce qui est nécessaire à leur subsistance.
Par conséquent, bien qu’il puisse y avoir une forte augmentation de la population sur terre, si les gens sont en harmonie avec la conscience de Dieu et ne sont pas des mécréants, ce poids fait devient en réalité une source de joie pour la terre. Il existe deux types de fardeaux : le fardeau de la bête et le fardeau de l’amour. Le fardeau de la bête est insupportable, alors que celui de l’amour est agréable. Srila Visvanatha Cakravarti décrit cela de manière très concrète. Il explique que le poids du mari sur sa jeune épouse, celui de l’enfant sur les genoux de sa mère et le poids de la richesse sur l’homme d’affaires, bien qu’ils soient considérés comme des fardeaux en raison de leur poids, sont en réalité des sources de plaisir. En l’absence de ces éléments lourds, on peut ressentir le fardeau de la séparation, qui est encore plus lourd que le poids réel de l’amour. Lorsque le Seigneur Krishna mentionne le fardeau de la dynastie Yadu sur la terre, il évoque quelque chose de distinct du fardeau de la bête. Les nombreux membres de la famille issus du Seigneur Krishna se chiffraient par millions et représentaient une véritable augmentation de la population terrestre, mais parce qu’ils étaient tous des expansions du Seigneur Lui-même par ses expansions plénières transcendantales, ils constituaient une immense source de joie pour la terre. Quand le Seigneur les a mentionnés en rapport avec le fardeau terrestre, il pensait à leur disparition imminente, car tous les membres de la famille du Seigneur Krishna étaient des incarnations de divers demi-dieux, et ils devaient disparaître de la surface de la terre en même temps que le Seigneur. En faisant référence à la lourdeur insupportable de la terre en lien avec la dynastie Yadu, il faisait allusion au poids de leur séparation. Srila Jiva Gosvami confirme cette interprétation.
Source : A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada (édition 2014), « Srimad Bhagavatam », Troisième Canto, Chapitre 03 – Texte 14
L’énergie matérielle illusoire trompe tout le monde.
Un homme intelligent doit saisir les occasions qui se présentent à lui. La première opportunité est la chance de vivre sous une forme humaine, et la seconde est de naître dans une famille appropriée où l’on valorise la connaissance spirituelle ; cela est rare. La plus précieuse des opportunités est de s’entourer d’une personne sainte. Devahuti était consciente de sa naissance en tant que fille d’un empereur. Elle était suffisamment éduquée et cultivée, et finalement, elle épousa Kardama Muni, un sage et grand yogi. Cependant, si elle ne parvenait pas à se libérer des enchevêtrements de l’énergie matérielle, elle serait inévitablement dupée par cette énergie illusoire, omniprésente. En réalité, l’énergie matérielle illusoire trompe tout un chacun. Les gens ignorent souvent leur comportement lorsqu’ils vénèrent l’énergie matérielle sous les aspects de la déesse Kali ou Durga, espérant des bénéfices matériels. Ils demandent : « Mère, donne-moi de grandes richesses, accorde-moi une bonne épouse, fais-moi connaître la renommée, accorde-moi la victoire. » Pourtant, ces dévots de la déesse Maya, ou Durga, ne réalisent pas qu’ils sont trompés par cette divinité. Le succès matériel n’est pas véritablement un succès, car dès que l’on est séduit par les dons matériels, on devient de plus en plus enchevêtré, et la libération s’éloigne. Il est essentiel d’être assez intelligent pour savoir comment utiliser les biens matériels en vue de la réalisation spirituelle. Cela s’appelle le karma-yoga ou le jnana-yoga. Tout ce que nous possédons doit être mis au service de la Personne Suprême. Dans la Bhagavad-gita, il est conseillé de l’adorer avec ses propres capacités : sva-karmana tam abhyarcya. Il existe de nombreuses façons de servir le Seigneur Suprême, et chacun peut Lui dédier son service au mieux de ses possibilités.
Source : A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada (édition 2014), « Srimad Bhagavatam », Troisième Canto, Chapitre 23 – Texte 57
La mère donne naissance à des jumeaux dans l’ordre inverse de leur conception.
Il existe une littérature védique reconnue, appelée Pinda-siddhi, qui décrit de manière détaillée la compréhension scientifique de la grossesse. Selon ce texte, lorsque la sécrétion masculine pénètre dans l’utérus par deux gouttes successives, la mère développe deux embryons et donne naissance à des jumeaux dans l’ordre inverse de leur conception : l’enfant conçu en premier vient au monde plus tard, tandis que celui conçu plus tard naît en premier. Ainsi, le premier enfant conçu se trouve derrière le second, ce qui fait que, lors de la naissance, le second enfant apparaît en premier et le premier en second. Dans ce scénario, Hiranyaksa, le deuxième enfant conçu, est né en premier, tandis que Hiranyakasipu, l’enfant conçu en premier, est né en second.
Source : A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada (édition 2014), « Srimad Bhagavatam », Troisième Canto, Chapitre 17 – Texte 18
Les sens sont nourris par les dix types d’air présents dans le corps.
Dans la Bhagavad-gita (7.4-5), il est dit que les huit éléments que sont la terre, l’eau, le feu, l’air, le ciel, le mental, l’intelligence et le faux ego sont tous des produits de l’énergie inférieure du Seigneur, alors que les entités vivantes, qui sont perçues comme utilisant l’énergie inférieure, appartiennent en réalité à l’énergie supérieure, qui est la puissance interne du Seigneur. Les huit énergies inférieures fonctionnent à la fois de manière grossière et subtile, tandis que l’énergie supérieure opère comme une force génératrice centrale. Le corps humain en fait l’expérience. Les éléments grossiers, tels que la terre, constituent le corps grossier extérieur et agissent comme un manteau, tandis que le mental subtil et le faux ego servent de vêtement intérieur au corps.
Les mouvements du corps sont d’abord générés par le cœur, et toutes les activités corporelles dépendent des sens, soutenus par les dix sortes d’air présents à l’intérieur du corps. Ces dix types d’air sont décrits comme suit : l’air principal inhalé par le nez lors de la respiration est désigné par le terme prana. L’air évacué par le rectum est qualifié d’apana. L’air qui régule la décomposition des aliments dans l’estomac et qui peut se manifester par des éructations s’appelle samana. L’air qui circule par la gorge et dont l’obstruction entraîne une suffocation est connu sous le nom d’udana. L’air qui circule dans tout le corps se nomme vyana. Plus subtils que ces cinq airs, d’autres existent également. Celui qui facilite l’ouverture des yeux, de la bouche, etc., est appelé naga. L’air qui stimule l’appétit est désigné krkara. L’air qui favorise la contraction est appelé air kurma. L’air qui favorise la détente en provoquant un bâillement est appelé devadatta, tandis que l’air qui aide à la subsistance est connu sous le nom de dhananjaya.
Tous ces airs émanent du centre du cœur, qui est unique. Cette énergie centrale représente l’énergie suprême du Seigneur, qui réside dans le cœur aux côtés de l’âme du corps, et qui agit sous la guidance du Seigneur. Cela est expliqué dans la Bhagavad-gita (15.15) comme suit :
sarvasya caham hrdi sannivisto mattah smrtir jnanam apohanam ca
vedais ca sarvair aham eva vedyo vedanta-krd veda-vid eva caham
La force centrale complète provient du cœur, où le Seigneur est assis, aidant l’âme conditionnée à se souvenir ou à oublier. L’état conditionné résulte de l’oubli par l’âme de sa relation de subordination avec le Seigneur. Ceux qui souhaitent continuer à oublier le Seigneur reçoivent son assistance pour L’oublier de vie en vie. En revanche, ceux qui se rappellent de Lui, grâce à leur rapprochement avec un dévot du Seigneur, reçoivent l’aide pour se souvenir de plus en plus. Ainsi, l’âme conditionnée peut finalement retourner chez elle, à la divinité.
Source : A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada (édition 2014), « Srimad Bhagavatam », Troisième Canto, Chapitre 06 – Texte 09
Qu’est-ce que le shraddha ? Le dévot du Seigneur n’a pas besoin d’accomplir de telles cérémonies rituelles.
Le Sraddha est un rituel pratiqué par les adeptes des Vedas. Il s’agit d’une période annuelle de quinze jours durant laquelle les fidèles observent le principe des offrandes d’oblations aux âmes des défunts. De cette manière, les pères et ancêtres qui, par un caprice de la nature, n’ont pas eu de corps physique pour expérimenter à nouveau la vie matérielle, peuvent enfin recevoir un tel corps grâce aux offrandes de Sraddha faites par leurs descendants. La pratique du Sraddha, ou offrande d’oblations avec prasada, demeure très vivante en Inde, particulièrement à Gaya, où les oblations sont présentées aux pieds de lotus de Vishnu dans un temple renommé. Étant donné que le Seigneur est comblé par le service dévotionnel des descendants, il libère, par Sa grâce, les âmes des ancêtres qui n’ont pas de corps physique, leur permettant ainsi d’obtenir à nouveau un corps pour pouvoir progresser sur le chemin spirituel.
Malheureusement, sous l’influence de Maya, l’âme conditionnée utilise le corps qu’elle reçoit pour satisfaire ses désirs, oubliant qu’une telle occupation peut entraîner un retour au point de départ. Cependant, le dévot du Seigneur, ou celui qui vit dans la conscience de Krishna, n’a pas besoin d’effectuer des cérémonies rituelles telles que le sraddha, car il plaît toujours au Seigneur Suprême ; par conséquent, ses ancêtres et ses pères, qui auraient pu être en difficulté, sont automatiquement soulagés. L’exemple le plus frappant est celui de Prahlada Maharaja. Prahlada Maharaja demanda au Seigneur Nrsimhadeva de délivrer son père pécheur, qui avait tant de fois offensé les pieds de lotus du Seigneur. Le Seigneur répondit que dans une famille où naît un Vaisnava comme Prahlada, non seulement son père, mais également le père de son père ainsi que tous leurs ancêtres jusqu’au quatorzième père sont automatiquement délivrés. La conclusion est donc que la conscience de Krishna représente le plus grand bien pour la famille, la société et toutes les entités vivantes en général. Dans le Caitanya-caritamrta, l’auteur explique qu’une personne pleinement éveillée à la conscience de Krishna n’a pas besoin d’accomplir des rituels, car lorsqu’elle sert Krishna en pleine conscience, tous les rituels sont accomplis automatiquement.
Source : A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada (édition 2014), « Srimad Bhagavatam », Troisième Canto, Chapitre 20 – Texte 43
La pratique du yoga peut être pratiquée avec succès par des personnes ayant une très longue durée de vie.
Les huit divisions de la pratique du yoga sont les suivantes : (1) le contrôle des sens, (2) le respect des règles et règlements, (3) la pratique des différentes postures assises, (4) le contrôle de la respiration, (5) le retrait des sens des objets sensoriels, (6) la concentration de l’esprit, (7) la méditation et (8) la réalisation de soi. Après la réalisation de soi, il existe huit autres stades de perfection, appelés yoga-siddhis. Le système du yoga implique le contrôle de l’esprit, dont le Seigneur est Aniruddha. Aniruddha est décrit comme ayant quatre mains, portant le cakra Sudarsana, la conque, la massue et la fleur de lotus. Il existe vingt-quatre formes de Vishnu, chacune avec un nom distinct. Parmi elles, Sankarsana, Aniruddha, Pradyumna et Vasudeva sont particulièrement mentionnés dans le Caitanya-caritamrta, où il est dit qu’Aniruddha est vénéré par les yogis. La méditation sur le vide est une invention moderne d’un esprit spéculatif. En réalité, le processus de méditation dans le yoga, tel que présenté dans ce verset, devrait se concentrer sur la forme d’Aniruddha. En méditant sur Aniruddha, on peut se libérer des tumultes de l’acceptation et du rejet. En fixant son esprit sur Aniruddha, on se réalise progressivement en tant que divin, s’approchant ainsi de l’état pur de la conscience de Krishna, qui est le but ultime du yoga.
Il est à noter ici que Kardama Muni a médité sur le yoga pendant dix mille ans avant d’atteindre la perfection. De même, Valmiki Muni a pratiqué le yoga pendant soixante mille ans avant de réaliser la perfection. Ainsi, il est suggéré que la pratique du yoga peut être menées avec succès par des individus ayant une longévité exceptionnelle, par exemple cent mille ans ; de cette manière, il serait possible d’atteindre la perfection dans le yoga. En revanche, sans cette durée, il semble difficile d’atteindre la véritable perfection. Suivre les règles, maîtriser les sens et pratiquer diverses postures ne représentent que des étapes préliminaires. Nous ne comprenons pas comment certains peuvent être séduits par un système de yoga illusoire qui affirme qu’il suffit de méditer quinze minutes par jour pour atteindre la perfection et s’unir à Dieu. Cet âge (Kali-yuga) est l’époque des tromperies et des conflits. En réalité, il n’est pas envisageable d’atteindre la perfection du yoga par des affirmations aussi dérisoires. La littérature védique souligne cela clairement à trois reprises : en cet âge de Kali – kalau nasty eva nasty eva nasty eva – il n’existe pas d’autre alternative, pas d’autre alternative, pas d’autre alternative que le chant du saint nom du Seigneur, harer nama.
Source : A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada (édition 2014), « Srimad Bhagavatam », Troisième Canto, Chapitre 21 – Texte 04 & 06 A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada (édition 2014), « Srimad Bhagavatam », Troisième Canto, Chapitre 26 – Texte 28
La dot est un cadeau offert à la fille par le père en signe de bonne volonté.
La tradition de la dot, un don fait à la fille par son père, demeure présente en Inde. Les présents sont fonction de la situation sociale du père de la mariée. Le terme paribarhan maha-dhanan désigne la dot qui doit être remise au marié au moment de l’union. Ici, maha-dhanan évoque des cadeaux d’une grande valeur, dignes d’une dot impériale. Les termes bhusa-vasah paricchadan apparaissent également. Bhusa signifie « ornements », vasah « vêtements » et paricchadan « divers articles du ménage ». Tout ce qui convenait à la cérémonie de mariage de la fille d’un empereur fut remis à Kardama Muni, qui observait alors un célibat rigoureux en tant que brahmacari. La mariée, Devahuti, était parée de façon somptueuse avec de riches ornements et des vêtements. Ainsi, Kardama Muni se maria dans l’opulence avec une femme d’une grande qualité, et il reçut les accessoires nécessaires à la vie conjugale. Dans le cadre du mariage védique, une telle dot est encore offerte par le père au futur époux. Même dans les régions les plus pauvres d’Inde, il existe des mariages où des sommes considérables sont dépensées pour la dot. Ce système n’est pas illégal, contrairement à certaines affirmations. La dot, en tant que cadeau signifiant la bonne volonté du père envers sa fille, est considérée comme nécessaire. Dans les rares cas où le père ne peut absolument pas donner de dot, il est recommandé de donner au moins un fruit et une fleur. Comme le souligne la Bhagavad-gita, Dieu peut être satisfait même par un simple fruit et une fleur. En cas de difficultés financières et lorsque l’accumulation d’une dot par d’autres moyens est impossible, un fruit et une fleur peuvent suffire pour satisfaire l’époux.
Source : A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada (édition 2014), « Srimad Bhagavatam », Troisième Cantique, Verset 22 – Texte 23
Pourquoi est-il important d’épouser un partenaire de même tempérament ?
Exemple 1 : Bien que Kardama Muni désapprouve ceux qui s’approchent du Seigneur pour des motifs matériels, il a exprimé son désir spirituel en disant : « Je sais qu’il ne faut rien demander de matériel de Ta part, mais je souhaite néanmoins épouser une jeune fille de même disposition. » L’expression « de même nature » est très significative. Dans le passé, les mariages arrangeaient des unions entre garçons et filles aux tempéraments semblables, permettant d’assurer leur bonheur mutuel. Il y a encore moins de vingt-cinq ans, et peut-être même aujourd’hui, les parents indiens vérifiaient les horoscopes des futurs époux pour déterminer la compatibilité de leurs états psychologiques. Ces considérations sont cruciales. De nos jours, les mariages sont souvent réalisés sans cette précaution, ce qui entraîne fréquemment des divorces précoces. Autrefois, les couples vivaient paisiblement ensemble toute leur vie ; aujourd’hui, cela semble plus compliqué. Kardama Muni souhaitait une épouse de même nature, car une compagne est essentielle pour favoriser le développement spirituel et matériel. On dit qu’une bonne épouse permet de satisfaire les désirs liés à la religion, à la prospérité économique et à la jouissance. Un homme doté d’une excellente épouse est considéré comme très chanceux. En astrologie, un homme est jugé heureux s’il possède de grandes richesses, de bons enfants, ou une excellente épouse. Parmi ces catégories, celui ayant une très bonne épouse est le plus chanceux. Avant de se marier, il est vital de choisir une femme partageant les mêmes dispositions, sans se laisser séduire par une beauté superficielle ou d’autres traits attrayants pour la satisfaction des sens. Dans le douzième chant du Bhagavatam, il est indiqué qu’au Kali-yuga, le mariage sera fondé sur les considérations sexuelles ; une fois que cette vie sexuelle s’affaiblit, le divorce devient envisageable. Kardama Muni aurait pu demander à Uma, comme le suggèrent les écritures pour obtenir une épouse de qualité. Cependant, il avait plutôt choisi de prier la Personnalité Suprême, car le Bhagavatam recommande cette démarche à tous, qu’ils aient des désirs matériels, qu’ils soient désireux de fusionner avec le Suprême, ou qu’ils aspirent à la libération. Parmi ces catégories, certaines cherchent à se satisfaire par des plaisirs matériels, d’autres réalisent leur bonheur en s’unissant au Suprême, et d’autres, les dévots, ne s’attendent à rien en retour de la divinité, désirant seulement rendre un service d’amour transcendant. Quelle que soit leur situation, chacun devrait vénérer la personnalité suprême, car elle peut satisfaire tous les désirs. L’avantage de cette vénération est que, même avec des désirs matériels, en vénérant Krishna, on devient progressivement un pur dévot, se détachant des désirs matériels. Exemple 2 : Les neuf principaux rsis, ou sages, sont Marici, Atri, Angira, Pulastya, Pulaha, Kratu, Bhrgu, Vasistha, et Atharva. Ces sages sont de grande importance et Brahma voulait que les neuf filles créées par Kardama Muni leur soient données. Ici, deux mots significatifs sont utilisés : yatha-silam et yatha-ruci. Les filles doivent être mariées aux rsis, non pas au hasard, mais en fonction de leur caractère et de leurs goûts. C’est l’art d’unir un homme et une femme. Leurs unions ne devraient pas seulement se fonder sur la vie sexuelle, mais aussi sur d’autres considérations, en particulier le caractère et les goûts. Si ces derniers diffèrent, l’harmonie conjugal en souffrira. Il y a quarante ans encore, dans les mariages indiens, les caractères et les goûts des futurs mariés étaient d’abord comparés, avant d’obtenir la permission de se marier, souvent sous le regard attentif des parents. Ces derniers s’assuraient par des analyses astrologiques de la compatibilité des caractères, et si ceux-ci étaient en adéquation, le mariage était approuvé : « Cette fille et ce garçon forment le couple idéal. » Les autres critères étaient secondaires. Le même système fut conseillé par Brahma lors de la création : « Vos filles doivent être données aux rsis selon leurs goûts et caractères. » Selon les principes astrologiques, on classe les individus selon leur nature pieuse ou démoniaque. Cette méthode permettait de choisir une épouse en adéquation avec l’homme. Une fille de nature pieuse devait être mariée à un homme de même nature, tandis qu’une fille de nature démoniaque devait être accordée à un homme démoniaque. Ce faisant, l’union serait alors heureuse. En revanche, un mariage entre une fille démoniaque et un homme pieux est voué à l’échec. De nos jours, la plupart des mariages sont malheureux, car les couples ne sont pas unis selon leur nature propre. Le douzième chant du Bhagavatam prédit qu’au cours de Kali, les unions seront basées uniquement sur le sexe ; les couples se marient dès qu’ils sont satisfaits sexuellement et se séparent lorsque cette satisfaction diminue. Ce ne sont pas de réels mariages, mais des combinaisons d’hommes et de femmes comparables à des animaux. De ce fait, les enfants d’aujourd’hui ne sont pas véritablement des êtres humains. L’humanité exige une renaissance spirituelle. Un enfant naît d’abord d’un bon père et d’une bonne mère, puis il renaît par le biais d’un maître spirituel et des Védas. La première mère et le premier père sont responsables de sa naissance biologique, tandis que le maître spirituel et les Védas deviennent ses figures parentales spirituelles. Dans le mariage védique destiné à engendrer des enfants, chaque homme et chaque femme était éclairé par une connaissance spirituelle, et lors de leur union pour avoir un enfant, tout était soigneusement et scientifiquement examiné.
Source : A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada (édition 2014), « Srimad Bhagavatam », Troisième Cantique, Verset 15 – Texte 24 et Verset 21 – Texte 15.
Les unions entre différentes castes étaient fréquentes même dans les temps anciens.
Il est essentiel de comprendre que c’est grâce à la volonté divine que l’on peut rencontrer une compagne qui répond à ses aspirations. De même, c’est par cette même grâce qu’une jeune femme peut espérer un mari à sa hauteur. Ainsi, il est recommandé de prier le Seigneur Suprême pour qu’il guide nos actions et que tout se déroule selon nos souhaits. En d’autres termes, nous devons toujours chercher refuge auprès de la Personnalité Suprême de la Divinité et nous soumettre à Sa volonté. L’humain fait des projets, mais c’est Dieu qui dispose. Par conséquent, la réalisation de nos désirs doit être laissée à l’autorité suprême ; c’est la solution la plus judicieuse. Kardama Muni ne cherchait qu’une épouse, mais en tant que fervent dévot, le Seigneur lui a accordé une épouse qui était la fille de l’empereur, une véritable princesse. Ainsi, Kardama Muni reçut une épouse au-delà de ses espérances. Si nous nous en remettons au choix de la Personnalité Suprême de la Divinité, nous serons comblés de bénédictions bien plus grandes que nos désirs. Il est également à noter que Kardama Muni était un brahmana, tandis que l’empereur Svayambhuva appartenait à la caste des ksatriyas. Par conséquent, les unions inter-castes étaient monnaie courante à cette époque. Le système stipulait qu’un brahmana pouvait épouser la fille d’un ksatriya, tandis qu’un ksatriya devait obtenir une autorisation spéciale pour épouser la fille d’un brahmana. Ainsi, bien que les mariages entre castes n’étaient pas prohibés il y a plusieurs millions d’années, un cadre social régulier était respecté.
Source : A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada (édition 2014), « Srimad Bhagavatam », Troisième Cantique, Verset 21 – Texte 28
Le processus de punition dans la demeure de Yamaraja.
Chaque être vivant est constitué d’un corps subtil et d’un corps grossier. Le corps subtil englobe le mental, l’ego, l’intelligence et la conscience. Les écritures indiquent que les gendarmes de Yamaraja saisissent le corps subtil du coupable pour l’emmener dans sa demeure afin de lui infliger une punition qu’il peut supporter. Il ne meurt pas en conséquence de cette punition, car si tel était le cas, qui subirait la sanction ? La mission des gendarmes de Yamaraja n’est pas d’exécuter les gens. En réalité, il est impossible de mettre fin à la vie d’un être vivant, car il est éternel ; il doit simplement faire face aux conséquences de ses actes de recherche de satisfaction des sens. Le processus de punition est décrit dans le Caitanya-caritamrta. Autrefois, les hommes du roi emmenaient les criminels au milieu de la rivière sur un bateau. Ils les immergaient en saisissant une poignée de cheveux, les plongeant complètement sous l’eau. Lorsqu’ils étaient sur le point de s’étouffer, ils les sortaient pour leur permettre de respirer un instant, puis les replongeaient à nouveau. Yamaraja inflige un tel type de punition à l’âme désorientée, comme le relatent les versets suivants. En transitant de cette planète à celle de Yamaraja, le coupable, escorté par les gendarmes, croise de nombreux chiens aboyants qui lui rappellent ses actes criminels liés à la recherche de plaisir. La Bhagavad-gita mentionne que l’on devient presque aveugle et dépourvu de sens lorsque l’on est emporté par le désir de gratification sensorielle. On en oublie tout. Kamais tais tair hrta jnanah. Lorsqu’on est trop obnubilé par la satisfaction des sens, on perd tout discernement et on omet de considérer les répercussions de ses actes. Les chiens engagés par Yamaraja offrent l’opportunité de raconter ses actions de recherche de plaisir. Tant que nous habitons dans un corps grossier, de telles activités de plaisir sont même encouragées par les lois modernes des gouvernements. À travers le monde, ces comportements sont soutenus par l’État, par exemple à travers le contrôle des naissances. Les femmes reçoivent des pilules et sont autorisées à se rendre dans des cliniques pour pratiquer des avortements. Tout cela découle de la satisfaction des sens. En réalité, la vie sexuelle devrait viser à engendrer des enfants. Cependant, les gens ne contrôlent pas leurs sens et il n’existe pas d’institutions pour les éduquer à cette maîtrise, rendant ainsi les individus vulnérables aux fautes liées à la recherche de plaisir et souffrant après leur mort, comme le décrit le Srimad-Bhagavatam. Sous un soleil ardent, le criminel doit traverser des chemins de sable brûlant, entourés de feux de forêt. Il est flagellé par les gendarmes en raison de son incapacité à avancer, confronté à la faim et à la soif, sans accès à de l’eau potable, à l’abri ou à un endroit pour se reposer. Parfois, le criminel s’effondre sous la fatigue ou perd connaissance, mais il est contraint de se relever. De cette manière, il est rapidement conduit devant Yamaraja. Ainsi, le criminel doit parcourir quatre-vingt-dix-neuf mille yojanas en un court laps de temps, avant d’être immédiatement plongé dans le châtiment que son sort lui réserve. Un yojana équivaut à huit miles, impliquant que le criminel parcourt 792 000 miles. Une telle distance est parcourue en quelques secondes seulement. Le corps subtil est enveloppé par les gendarmes pour permettre à l’entité vivante de couvrir rapidement cette distance tout en endurant la souffrance. Bien que cette couverture soit matérielle, elle est composée d’éléments si fins que les scientifiques ne peuvent pas déterminer sa composition. Pour les voyageurs spatiaux modernes, parcourir 792 000 miles en un instant semble incroyable. Ils avancent jusqu’à présent à une vitesse de 18 000 miles à l’heure, alors qu’ici un criminel franchit 792 000 miles en quelques secondes, bien que ce processus soit matériel et non spirituel. Dans les souffrances infernales, le criminel doit consommer sa propre chair consumée par le feu ou permettre aux autres présents de la manger. Au cours de la dernière grande guerre, certaines personnes dans les camps de concentration ont parfois mangé leurs propres excréments. Il n’est donc pas surprenant que, dans le Yamasadana, la demeure de Yamaraja, celui qui a vécu dans le confort en se nourrissant de la chair d’autrui doive soudain goûter à la rétribution en mangeant sa propre chair. Ses entrailles sont dévorées par les chiens et les vautours, obligés de regarder cette scène, tout en étant tourmenté par serpents, scorpions, et autres monstres qui le mordent. Ensuite, ses membres sont arrachés par des éléphants. Il est précipité du sommet d’une montagne, maintenu captif dans l’eau ou enfermé dans une grotte. L’erreur de la civilisation moderne réside dans le fait que l’Homme ne croit pas à la vie après la mort. Pourtant, qu’il y croie ou non, une vie future existe, et elle doit être subie si l’on ne vit pas de manière responsable, conformément aux préceptes des écritures sacrées, comme les Vedas et les puranas. Les espèces inférieures aux humains ne sont pas responsables de leurs actes car elles sont contraintes par leur nature. Cependant, dans le développement de la conscience humaine, si l’on néglige la responsabilité de ses actions, une vie en enfer l’attend, comme détaillé dans ce document.
Source : A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada (édition 2014), « Srimad Bhagavatam », Troisième Cantique, Verset 30 – Texte 20 à 27 & Texte 30



























